[17/04/2007 15:26:22] PARIS (AFP) La présidente du Medef Laurence Parisot, rétive à toute loi encadrant la rémunération des dirigeants de sociétés, a de nouveau lancé mardi un “appel solennel” aux entreprises à respecter “à la lettre” les recommandations de l’organisation patronale en la matière. Après la révélation des indemnités versées à Noël Forgeard après son départ d’EADS, les trois principaux candidats à la présidentielle, Nicolas Sarkozy (UMP), Ségolène Royal (PS) et François Bayrou (UDF) ont prôné la semaine dernière la réglementation de ces “parachutes dorés”, et pour certains celle des salaires des grands patrons. Tout en disant comprendre “la tentation” de légiférer pour limiter les abus, la présidente du Medef a estimé, lors de sa conférence de presse mensuelle, “que ce n’est pas si simple que cela” et qu’il “faut avoir le courage de se demander ce qui se passe si on légifère”. Laurence Parisot a notamment cité l’exemple des Etats-Unis qui ont un temps plafonné les salaires des dirigeants d’entreprises mais où cette loi a été contournée par le “développement faramineux” des attributions de stocks-options ou d’autres avantages. “Si nous sommes le seul pays à instaurer une loi les sièges sociaux vont partir, les meilleurs talents ne vont pas rester en France”, a-t-elle encore argumenté. Et “pourquoi pas une législation sur les rémunérations des acteurs de cinéma ou dans le monde sportif ?”, s’est-elle aussi interrogée. Préférant la “régulation” à la réglementation, la présidente du Medef a réitéré son “appel solennel” aux conseils d’administration et aux comités de rémunération des entreprises cotées, en leur demandant “de respecter à la lettre et dans l’esprit les recommandations édictées par le Medef et l’Association française des entreprises privées (Afep) en janvier 2007”. “Nous demandons qu’ils les mettent en oeuvre si ce n’est pas encore le cas”, a-t-elle insisté, jugeant ces recommandations “suffisantes, si elles sont appliquées”. En particulier, “les comités de rémunération ne doivent comporter aucun dirigeant mandataire social et doivent être composés majoritairement d’administrateurs indépendants”, ce qui n’est pas le cas d’EADS, a-t-elle noté. Et elle a rappelé le principe de “mesure” dans la détermination de la rémunération d’un dirigeant, qui doit prendre en compte “l’intérêt général de l’entreprise, les pratiques du marché et les performances des dirigeants” mais aussi “tenir compte, dans la mesure du possible, des réactions des autres parties prenantes de l’entreprise et de l’opinion en général”. |
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