[17/04/2007 17:33:08] BRUXELLES (AFP) Jadis florissante, l’industrie automobile belge a essuyé mardi un nouveau revers avec l’annonce de la suppression de 1.400 emplois sur les 5.100 que compte le site Opel d’Anvers. “Cela devient vraiment très inquiétant. Même après les efforts du gouvernement, des syndicats et des salariés, on décide quand même de produire ailleurs”, a regretté Manuel Castro, membre du syndicat socialiste FGTB. General Motors, qui commercialise sur le continent les marques Opel, Vauxhall et Ford, négocie depuis plusieurs mois avec les salariés un nouveau programme de réduction de coûts, pour pallier une importante surproduction. Après avoir supprimé 12.000 emplois en Europe fin 2004, GM a annoncé mardi que le site d’Anvers, qui produit quelque 250.000 Opel Astra par an, n’avait pas été retenu pour produire la nouvelle génération du modèle, début 2010. Jusqu’en 2010, l’Astra sera toujours assemblée à Anvers. Mais sa nouvelle version sera ensuite transférée vers quatre sites, en Allemagne, Suède, Pologne et Angleterre. Selon le constructeur américain, cela devrait se traduire par la suppression à Anvers, “dès la fin de l’été” d’une des rotations du travail en trois-huit, soit 1.400 emplois. “Touchées”, les autorités belges se sont dites d’autant plus “déçues” que de nombreux efforts ont été “déployés ces dernières années pour faire de ce site, à l’instar des autres usines d’assemblage de Belgique, l’un des plus performants d’Europe”. “Même si nous ne pouvons empêcher de telles restructurations internationales, nous ne sommes pas impuissants”, a pourtant pourtant nuancé le Premier ministre belge Guy Verhofstadt. Concrètement, il dit avoir “insisté” auprès de GM Europe, “pour qu’une concertation soit lancée afin de donner un nouvel avenir au site anversois, en lui transférant de nouveaux modèles”. Le responsable européen de GM Carl-Peter Forster a d’ores et déjà indiqué qu’il réfléchissait à la fabrication d’autres voitures à Anvers, comme par exemple un modèle de la marque Chevrolet. Cette annonce est un nouveau coup dur pour l’industrie automobile belge, qui depuis une dizaine d’années accumule les déconvenues. La production belge a connu ses heures de gloire avant la Première Guerre mondiale. Les marques nationales, telles Minerva ou F.N., rivalisaient alors avec les constructeurs internationaux les plus prestigieux. Mais dans l’entre-deux-guerres, ces marques ont progressivement disparu au profit de marques étrangères, assemblées en Belgique. C’est dans les années 1980 que le secteur a connu son apogée, prenant la relève d’une sidérurgie déclinante. Au début des années 2000, la Belgique produisait encore plus de voitures par habitant que des pays comme l’Allemagne et le Japon. La déconfiture a débuté en 1997, avec la fermeture brutale par Renault de son usine de Vilvorde et la suppression de plus de 3.000 emplois. La mobilisation sans précédent en Belgique et en Europe n’avait pourtant pas fait fléchir la direction. Depuis, c’est l’usine de Ford à Genk, fin 2003, et, celle de Volkswagen (VW) à Bruxelles, fin 2006, qui ont fait les frais des restructurations, avec quelque 3.000 emplois supprimés chacune. Pour Guy Verhofstadt, qui briguera un troisième mandat lors des législatives de juin, tout espoir n’est pas perdu pour le secteur, qui emploie toujours 50.000 personnes. Le Premier ministre a évoqué mardi “l’exemple de restructuration réussie qu’incarne Ford Genk” – où les embauches ont repris -, “la croissance de production enregistrée par l’usine Volvo de Gand”, ainsi que “le nouveau départ pris par VW”, qui va hériter de la production d’un nouveau modèle Audi. |
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