Sommet sud-américain : consensus pour garantir les approvisionnements en énergie

 
 
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Les présidents des pays sud-américains et certains de leurs ministres au sommet énergétique le 17 avril 2007 sur l’île de Margarita (Photo : Pedro Rey)

[17/04/2007 21:45:10] PORLAMAR (AFP) Les présidents sud-américains, réunis mardi au Venezuela pour un premier “sommet de l’énergie”, ont enterré la hache de guerre sur l’éthanol et sont tombés d’accord pour élaborer un système garantissant les approvisionnements en énergie à l’échelle régionale.

Rassemblés sur l’île de Margarita, ils ont donné un nouvel élan à la Communauté sud-américaine des nations, regroupant les plus grands pays du sud du continent (Argentine, Brésil, Chili, Colombien, Bolivie, Equateur, Paraguay, Pérou, Uruguay, Venezuela), qu’ils ont rebaptisée Union des Nations Sud-Américaines (UNASUR).

Les neuf chefs d’Etat et le vice-président uruguayen présents ont doté cette entité d’un secrétariat permanent installé à Quito qui devra, selon l’hôte du sommet le président vénézuélien Hugo Chavez, “incorporer des mouvements sociaux” afin de favoriser une intégration soucieuse de réduire la pauvreté et les déséquilibres économiques.

Le sommet a permis d’apaiser un début de polémique entre Brasilia et Caracas sur l’éthanol, dont le Brésil est premier producteur et exportateur mondial et pour le développement duquel le président Lula a conclu en mars une alliance stratégique avec le président américain George W. Bush.

M. Chavez a calmé le jeu en disant qu’il ne visait pas le Brésil par ses récentes critiques contre ce bio-combustible mais les Etats-Unis pour leur volonté d’utiliser un aliment comme le maïs afin de “nourrir des automobiles”, sous peine de provoquer des pénuries dans les pays pauvres.

Le bouillant chef d’Etat vénézuélien a avoué que son pays développait des politiques dans ce domaine et comptait importer de l’éthanol brésilien, produit à base de canne à sucre.

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Les présidents vénézuélien Hugo Chavez (g) et brésilien Lula lors du sommet énergétique sud-américain le 17 avril 2007 sur l’île de Margarita (Photo : Juan Barreto)

Lors du sommet, un Conseil de l’énergie (au niveau des ministres) a été créé pour élaborer un “traité de l’énergie régional” devant garantir à la région, selon M. Chavez, “un système de production et de distribution sûr” à partir des ressources disponibles en pétrole, gaz et hydro-énergie, en énergies alternatives (bio-combustibles, éolienne, solaire), grâce aux économies d’énergie.

L’autre grand dossier était le projet pharaonique de “Gazoduc du Sud”, devant relier le Venezuela, le Brésil, la Bolivie, la Colombie ainsi que l’Uruguay, le Paraguay et l’Argentine sur 8.000 kilomètres de long et nécessitant 20 milliards de dollars d’investissements.

Ce projet bénéficie notamment de l’appui du Brésil, gros consommateur de gaz, du Venezuela et de la Bolivie, qui possèdent respectivement les premières et deuxièmes réserves en gaz de la région, et de l’Argentine, elle aussi à la tête d’importants gisements.

Le patron du groupe semi-public brésilien Petrobras, Sergio Gabrielli, a toutefois déclaré à l’AFP que le gazoduc n’était que dans une “phase préliminaire” d’études de tracé et de financement.

L’énorme coût, la complexité technique et l’impact sur l’environnement d’un ouvrage gigantesque qui traversera l’Amazonie, ont suscité le scepticisme des certains milieux industriels et politiques.

Le président vénézuélien a défendu la viabilité du “Gazoduc du Sud”, soulignant que la demande en gaz augmentera de 62% à l’échelle mondiale sur les 15 prochaines années et de 127% en Amérique latine. Un tronçon entre le Venezuela et le Brésil a été lancé en janvier et la Colombie espère d’ici août initier une autre branche jusqu’à la ville vénézuélienne de Maracaïbo.

M. Chavez a rencontré toutefois moins de succès avec son projet d'”OPEP du gaz”: la Bolivie et l’Argentine ont entériné leur adhésion à l’Oppegasur, mais le Brésil a critiqué le principe d’une “ségrégation entre producteurs et consommateurs”.

 17/04/2007 21:45:10 – © 2007 AFP