Services : Enfin, la mise à niveau !

 

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le monde appelait de ses vœux la mise à niveau des services,
particulièrement après la Consultation nationale sur le chapitre, car
celle-ci, réalisée dans les règles de l’art, a mis en lumière, point par
point, les nombreuses incohérences qui perdurent depuis des années.
Aujourd’hui, ces vœux sont exaucés car le Chef de l’Etat vient de décider de
mettre en place un programme de mise à niveau du secteur des services,
toutes spécialités confondues, compte tenu de l’importance que revêt ce
secteur vital dans la construction de l’économie nouvelle.

Le secteur des services (ou le Secteur tertiaire) engage une grande partie
de la population active. C’est l’Administration, le commerce, les banques,
l’enseignement, la comptabilité, la fiscalité, les services TIC,… et tout
cela est en première ligne en Tunisie, avec notre ambition de progresser
vers une société du savoir.

La preuve, une attention incessante dont l’une des dernières expressions
est la création d’un Conseil national supérieur des services où siègent les
représentants de l’administration, les professionnels, les structures
professionnelles spécialisées et l’Université. Sa mission est triple :

– prospecter la réalité et l’évolution du secteur aux niveaux national,
régional et international (et coordonner entre les parties intervenantes) ;

– fournir une opinion sur les thèmes conjoncturels ;

– proposer des réformes de procédures susceptibles d’améliorer le
rendement du secteur (orientations de la politique nationale,
libéralisation, exportation…).

Pourtant, la médaille a un revers. Prenons, par exemple, la dimension
maghrébine. Un rapport de la Banque mondiale, paru en novembre 2006,
souligne que les pays du Maghreb ne sont pas exportateurs ou importateurs
importants de services au niveau mondial et que les barrières au commerce
des services dans ces pays sont persistantes. Quant à la dimension
méditerranéenne, elle n’est pas plus reluisante car le commerce des services
entre l’UE et le sud méditerranéen représente à peine une part médiocre de
3,5% du volume total du commerce de services de l’Union.

Il y a aussi les détails, le comportement des acteurs dans ce secteur. Et
là, nous rejoignons l’avis de l’un de nos lecteurs qui propose trois axes de
déploiement urgents :

– d’abord, organiser le marché local car « …dans certains domaines, c’est
une foire où n’importe qui fait n’importe quoi à n’importe quel prix» et si
le secteur en est incapable, c’est à l’Etat de promouvoir une organisation
et une discipline ;

– ensuite, structurer l’organisation de l’export puisque « …ces gens qui
partent chacun de son côté ne parviendront pas à grand-chose alors que des
actions très simples peuvent être menées : des fiches d information sur les
pays où l’on va, des données sur leur fonctionnement… » ;

– et, surtout, transformer nos ambassades en «annexes» du CEPEX tels
qu’agissent de nombreux pays développés. La raison ? « …essayez d’avoir un
cahier de charges par l’intermédiaire d’une ambassade, et vous découvrirez
qu’il vous faut patienter alors que la volonté politique au plus haut sommet
est très marquée».

 
 
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