[18/04/2007 14:34:56] CANNES (AFP) La télévision mobile, qui permettra d’avoir sur son téléphone la même qualité que dans son salon, devrait être disponible à l’été 2008 en France et, pour trouver la bonne formule, les opérateurs s’inspireront des expériences menées à l’étranger. “La télévision mobile est le sujet brûlant du moment partout en Europe”, a relevé mercredi Gian Paolo Balboni, directeur de l’innovation à Telecom Italia, au marché international des contenus numériques MipTV à Cannes. La plupart des pays européens (France, Allemagne, Suède…), plusieurs pays asiatiques et l’Australie testent auprès de groupes de consommateurs la technologie DVB-H, déclinaison mobile de la télévision numérique terrestre, qui assurera une télédiffusion de masse et de qualité sur téléphone mobile. On comprend leur intérêt: le marché mondial de la télévision mobile est évalué par la Commission européenne à 11,4 milliards d’euros d’ici 2009. L’Italie est le seul pays en Europe à commercialiser ce service depuis juillet 2006, et d’autres, comme la Finlande et l’Espagne, s’apprêtent à le faire. La France, qui espérait se lancer pour la Coupe de monde de rugby à l’automne 2007, devra attendre l’été 2008, selon les estimations des opérateurs, le temps pour le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) d’attribuer les fréquences aux chaînes intéressées. Les clients français peuvent déjà regarder plusieurs dizaines de chaînes de télévision sur mobile mais sur le réseau cellulaire (Edge ou 3G), vite saturé s’il y a trop de téléspectateurs: SFR compte 140.000 abonnés, Orange revendique 500.000 “utilisateurs actifs”, Bouygues Telecom ne donne pas de chiffres.
Pour lancer le DVB-H, “tous les acteurs impliqués, opérateurs et chaînes de télévision, doivent discuter ensemble pour définir un modèle économique, sinon personne n’y gagnera”, a rappelé Solène Jaboulet, directrice de la télévision sur mobile chez SFR. En tournant les yeux vers l’étranger, les opérateurs français ont trouvé une première réponse: le client devra payer. “Il n’y a pas de marché pour la télévision gratuite sur mobile”, estime Mme Jaboulet, tandis que Catherine Le Drogo Ferrari, directrice des offres multimédia mobile d’Orange prévient que “la publicité ne pourra pas être le financeur intégral du réseau, elle financera au maximum à 30%”. D’après les premiers tests, les clients seraient prêts à payer environ 7 euros par mois pour ce service. En France, “les opérateurs factureront ce service avant de redistribuer une partie aux chaînes”, explique Benoît Louvet, directeur nouveaux produits et services de Bouygues Telecom. Seule la Corée du Sud, qui utilise la technologie T-DMB, a lancé un service de télévision sur mobile gratuit, financé par la publicité. Il compte 3,5 millions de clients mais Hyoung Wook Kim, directeur du multimédia de la chaîne coréenne SBS, a reconnu qu’il générait “de très faibles revenus”. Les tests permettent de mieux cerner les usages: “Les gens regardent la télévision sur mobile surtout à la maison”, a indiqué Harri Mannisto, directeur des activités télévision mobile de Nokia. D’où la nécessité de couvrir parfaitement l’intérieur des bâtiments, notamment aux heures de pointe, différentes de la télévision traditionnelle: le matin avant d’aller travailler, le midi pendant la pause déjeuner, le soir. Avec des durées de visionnage très courtes (3-4 minutes en moyenne), “les gens ont un usage impulsif de la télévision sur mobile”, note Andrew Stalbow, directeur de l’international à Fox Mobile, d’où la nécessité de reformater certains programmes, voire d’en créer de nouveaux. |
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