[19/04/2007 05:28:06] NEW YORK (AFP) A peine deux mois après la correction provoquée par la chute de la Bourse de Shanghaï, Wall Street a retrouvé ses niveaux record, son indice phare, le Dow Jones, ayant dépassé pour la première fois les 12.800 points mercredi, dopé par les résultats de sociétés américaines. Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a en effet clôturé à un record historique à 12.803,84 points, après avoir touché en séance un plus haut absolu à 12.838,46 points. Alors que les analystes s’attendaient à un premier trimestre globalement moribond pour l’économie américaine, l’indice des 30 valeurs vedettes de la cote américaine a été aidé par une vague de résultats plus solides que prévu des grandes entreprises américaines. Le géant de l’aluminium Alcoa avait donné le ton dès la semaine dernière en annonçant avoir réalisé le meilleur trimestre de son histoire. Cela lui vaut la palme de valeur la plus performante du Dow Jones, avec une hausse de près de 15% depuis le début de l’année. Parmi les autres composants du DJIA ayant déjà publié leurs résultats, le groupe Coca-Cola, le groupe pharmaceutique Johnson and Johnson, la banque JPMorgan Chase, le fabricant de puces électroniques Intel et le groupe diversifié United Technologies ont tous dépassé les prévisions des analystes. “Les attentes étaient tellement basses, de l’ordre de 4 à 4,5% de croissance annuelle des bénéfices, que les sociétés n’ont aucun mal à les battre”, a remarqué Peter Cardillo, analyste chez Avalon Partners. Les nouveaux records du Dow contrastent pourtant nettement avec la correction boursière d’il y a seulement deux mois. Le 27 février, Wall Street avait connu sa plus forte dégringolade en une seule séance depuis les attentats de septembre 2001. Le Dow Jones avait perdu jusqu’à 546 points en séance, dans la foulée de la chute de la Bourse de Shanghaï et d’un regain d’inquiétudes sur la santé de l’économie américaine. La glissade avait continué en mars, Wall Street tombant même brièvement sous les 12.000 points en début de mois. Tout cela semble désormais oublié alors que la plupart des analystes prévoient désormais de nouveaux gains à Wall Street, au moins d’ici à l’été. “Les marchés financiers croient n’importe quoi”, assénait Patrick Arthus, économiste à la banque Ixis à la fin mars. Il rappelait alors que les marchés craignaient une diminution des liquidités en raison de la fin du phénomène de “carry trade”, un ralentissement de l’économie chinoise et une possible récession aux Etats-Unis doublée d’une crise financière en raison des difficultés dans le secteur des crédits immobiliers. “Toutes ces affirmations sont fausses. La crédulité et l’absence de sang froid des marchés financiers sont donc remarquables”, assénait-il toutefois. Analyste chez Cantor Fitzgerald, Marc Pado fait une analyse un peu différente. “L’immobilier va mieux, le Japon n’a pas relevé ses taux, donc le +carry trade+ est de retour pour le moment, et la croissance économique est une question de temps: elle devrait s’améliorer substantiellement au troisième trimestre”, indique-t-il. La fin du +carry trade+ reste cependant une inquiétude des courtiers, selon l’analyste. Cette pratique, consistant à emprunter des yens à un taux presque nul (les taux d’intérêt japonais sont de 0,50%) pour les réinvestir dans des actifs plus rentables ailleurs, est favorable aux actions américaines. Mais cela pourrait ne pas durer. “Les perspectives de croissance restent positives, et cela, combiné à une valorisation attractive du marché et à un coût de l’argent assez bon marché, plaide en faveur de nouvelles hausses du marché”, estime toutefois Michael Malone, analyste chez Cowen and Co. |
||
|