Alléchés par le 787, les équipementiers français ont soif de contrats Boeing

 
 
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Le Boeing 787

[19/04/2007 10:32:24] SEATTLE (AFP) Les équipementiers aéronautiques français, qui ont réussi à décrocher plusieurs contrats-clés avec Boeing sur son programme à succès 787, commencent à récolter les fruits de cette percée chez l’avionneur américain et espèrent être associés à son futur projet d’avion moyen-courrier.

Les douze partenaires français de Boeing sur le 787, qui doit sortir d’usine en juillet, étaient à Seattle du 17 au 19 avril pour “parrainer” auprès du grand rival d’Airbus de nouveaux fournisseurs potentiels de l’Hexagone, afin qu’ils présentent leur activité.

Une initiative originale de la “Boeing French Team”, créée sous l’impulsion du président de Boeing France, Yves Galland, et qui rassemble les sociétés Dassault Systèmes, Deutsch, Messier Dowty, Messier Bugatti, Michelin, Labinal, Latécoère, Liebherr Aerospace, Radiall, Snecma, Thales et Zodiac.

Une première rencontre entre Boeing et les équipementiers français avait eu lieu en 2004, à l’initiative du directeur de la flotte d’Air France, Pierre Vellay, du Groupement des industries françaises aéronautiques (Gifas) et d’Yves Galland, à la suite d’une grosse commande de 777 par Air France. La compagnie avait alors suggéré à Boeing d’augmenter la part des industriels français dans la fabrication des appareils.

“Cette commande a été un déclencheur et un accélérateur de la montée en puissance des équipementiers français chez Boeing, à un moment où celui-ci avait décidé d’augmenter nettement son recours à la sous-traitance”, raconte Olivier Gorge, secrétaire général du groupe des équipements du Gifas.

La démarche a payé: après avoir participé à hauteur de seulement 1 à 2% au programme 777, les équipementiers français ont remporté “entre 5 et 10%” du programme 787 lancé il y a trois ans, selon M. Gorge.

Les efforts requis en recherche et développement promettent d’être rentables au vu du succès qui couronne cet avion, déjà fort de plus de 500 commandes un an avant sa mise en service commerciale.

La branche équipements du groupe Safran, dont les filiales fournissent les trains d’atterrissage du 787 (Messier Dowty), les roues et freins (Messier Bugatti) ainsi que les câblages (Labinal), représente “environ 4 millions de dollars de fourniture par avion”, commente son directeur général adjoint, Yves Leclère.

Ainsi, “quand le 787 aura atteint ses cadences de production de croisière, la branche équipement de Safran passera d’environ 10% de son activité chez Boeing à 25%”, souligne-t-il.

“Airbus est notre plus gros client mais 15% de notre chiffre d’affaires provient désormais de Boeing”, renchérit le PDG de Messier Bugatti, Jean-Christophe Corde.

Développer des partenariats avec Boeing présente un double enjeu pour ces industriels: diversifier leurs sources de revenus et atténuer ainsi pour certains l’impact des retards de l’A380 d’Airbus, mais aussi assurer des débouchés à leurs technologies sur les prochains programmes de l’avionneur américain.

“Auparavant, la méthode de travail était familiale, autour d’Aérospatiale. Aujourd’hui, le secteur s’est fortement internationalisé et un équipementier ne peut plus prendre le risque d’être monofournisseur”, insiste M. Gorge.

Forts du pas franchi sur le 787, les fournisseurs français ont bien l’intention de développer leurs relations avec Boeing dans l’espoir de participer à son futur programme d’avion moyen-courrier, un créneau sur lequel se jouera la prochaine bataille entre l’Américain et Airbus.

“Nous avons l’ambition d’accroître notre partenariat avec Boeing et de nous positionner sur la nouvelle génération de 737”, confirme Emmanuel Grave, directeur délégué de la division aéronautique de Thales, qui a remporté 80% des contrats de divertissement en vol sur les 787 auprès des compagnies aériennes.

 19/04/2007 10:32:24 – © 2007 AFP