La question de l’euro fort à la réunion des argentiers européens

 
 
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Le Premier luxembourgeois Jean-Claude Juncker le 27 mars 2007 lors d’une réunion de l’Ecofin à Bruxelles (Photo : Gérard Cerles)

[20/04/2007 05:22:02] BRUXELLES (AFP) La question de l’euro fort devrait s’inviter de nouveau à la table des ministres européens des Finances, lors de leur réunion à Berlin vendredi et samedi, alors que la monnaie unique a frôlé son record face au dollar mercredi.

Les grands argentiers des 13 pays de la zone euro se réuniront d’abord vendredi matin, puis l’assemblée s’élargira à l’ensemble des 27 ministres de l’UE. Il s’agit d’un conseil informel, destiné à des “discussions libres” mais où aucune décision n’est arrêtée.

La monnaie unique européenne flambe depuis lundi sur les marchés des changes face au dollar et au yen, et a même atteint un nouveau record contre la devise japonaise. Les opérateurs parient en effet sur la hausse de l’euro, faute d’une déclaration ferme du G7 Finances à Washington, le week-end dernier, sur la correction des déséquilibres mondiaux et en raison des évolutions prévisibles des taux d’intérêt américain et européen.

La Banque centrale européenne (BCE) a laissé clairement entendre qu’elle devrait relever de 3,75% à 4,0% son taux d’intérêt en juin, tandis que la Réserve fédérale américaine pourrait au contraire abaisser ses taux, selon les économistes.

Mercredi, seuls deux dirigeants européens sont intervenus sur le sujet, mais avec prudence. Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, également président de l’Eurogroupe (le club des 13 pays de la zone euro), a averti les spéculateurs de “ne pas s’aventurer dans des paris à sens unique”. Et le président du conseil italien Romano Prodi a espéré que l’euro “ne s’appréciera pas trop”.

Les ministres discuteront par ailleurs de la stabilité des marchés financiers, en particulier des risques liés aux fonds spéculatifs -“hedge funds”- et à la nécessité ou pas d’encadrer leurs activités par des dispositifs légaux, selon le programme présenté par la présidence allemande de l’UE.

L’Allemagne plaide pour une régulation mais sans grand espoir car les Etats-Unis et le Royaume-Uni, qui hébergent les deux principales places financières mondiales pour les fonds spéculatifs, s’y opposent.

La lutte contre la fraude à la TVA, serpent de mer des conseils Ecofin, sera aussi au menu. L’enjeu est de taille, car ce sont probablement plusieurs dizaines de milliards d’euros chaque année qui échappent aux caisses des Etats membres, la Commission européenne ayant d’ailleurs lancé une étude pour tenter de chiffrer cette fraude plus précisément.

L’Allemagne est en pointe sur cette question, mais les 27 ne parviennent pas à trouver une solution qui convienne à tous, malgré de longs débats, le sujet étant d’une extrême complexité technique.

Enfin les débats porteront sur l’efficacité des dépenses publiques dans les pays de l’UE. Dans une interview à l’AFP fin mars, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia estimait qu’il y avait des progrès considérables à accomplir dans ce domaine, notamment en France, et saluait l’exemple des réformes réussies dans les pays scandinaves.

 20/04/2007 05:22:02 – © 2007 AFP