[20/04/2007 11:37:55] PEKIN (AFP) Investisseurs et analystes attendaient vendredi l’annonce de nouvelles mesures pour freiner la machine économique en Chine, comme un relèvement des taux d’intérêt, sans toutefois se faire d’illusions sur leur future efficacité. “Une hausse des taux d’intérêt ne va pas modifier la vitesse de la croissance économique et celle-ci ne devrait pas être moindre que l’an dernier”, a estimé Feng Yuming, un analyste d’Orient Securities. “Le super-pétrolier économique chinois n’est pas du tout en train de ralentir”, a commenté Stephen Green, de Standard Chartered. Selon les statistiques annoncées jeudi, le produit intérieur brut de la Chine a augmenté de 11,1% au premier trimestre, 0,4 point de pourcentage de plus que sur l’ensemble de 2006 et 0,7 de plus qu’au premier trimestre de l’an dernier. Des analystes soulignent notamment le peu d’impact qu’une hausse des taux pourrait avoir pour freiner les secteurs considérés comme en surchauffe, comme l’immobilier. “Il y en a déjà eu trois depuis un an et toutes ont eu de faibles conséquences sur le marché immobilier”, a indiqué Joe Zhou, un analyste du cabinet de consultants spécialisé dans l’immobilier Jones Lang LaSalle. “Les promoteurs ne vont pas arrêter la construction juste à cause d’une petite hausse des taux”, a-t-il ajouté. Même son de cloche chez les courtiers: “Même s’il y a relèvement, il sera faible et n’aura pas d’impact sur le marché”, dit Zhang Qi, de Haitong Securities. Or beaucoup ne croient pas à des mesures plus drastiques dans l’immédiat, à l’instar de Ma Jun, de la Deutsche Bank. “Nous ne nous attendons pas à une nouvelle série de restrictions administratives massives à court terme”, dit-il dans une note. “Certains investisseurs craignent que l’accélération de la croissance ne conduise à des mesures comme en 2004 et 2006 — restrictions des investissements et sur le foncier — mais nous pensons que le risque est surévalué, sauf dans quelques domaines spécifiques”, poursuit-il. Jonathan Anderson, économiste d’UBS, partage cet avis : “Nous ne pensons pas qu’il y aura une réponse plus significative que l’ajustement de taux d’intérêt”, a-t-il indiqué, avant d’estimer qu’une telle hausse n’aurait pas “d’implication négative pour les marchés ou la croissance”. La Bourse a d’ailleurs regagné confiance vendredi — et son indice composite près de 4%, après ce que les experts considèrent comme une correction de quelque 4,5% jeudi. Cependant, le gouvernement ne pourra pas faire l’impasse d’une nouvelle hausse de taux d’intérêt et/ou des ratios de réserves obligatoires des banques, auxquels il a déjà recouru six fois depuis juin 2006. Il a lui même relevé qu’au premier trimestre “la masse monétaire avait progressé rapidement et la liquidité excessive était toujours exceptionnelle”. Cette liquidité inquiète, car elle nourrit les investissements et les secteurs en surchauffe, mais aussi parce que’elle rend le crédit facile. Or Tang Shuangning, vice-président de la Commission de régulation bancaire, a averti jeudi que perdurait un risque de reprise des créances douteuses, contre lequel Pékin s’est battu à coup de réformes de ses banques. |
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