[21/04/2007 17:32:32] EVERETT (AFP) A Everett, non loin de la future ligne d’assemblage du 787 Dreamliner de Boeing, les compagnies clientes du long-courrier ont désormais leur “Ikea”: un centre d’exposition d’un nouveau genre où se choisissent à la carte les équipements intérieurs de l’avion, des sièges aux cafetières en passant par la couleur de la moquette. La “Dreamliner Gallery”, inaugurée en janvier dans les environs de Seattle (Etat de Washington, nord-ouest), guide les transporteurs dans le choix de la future cabine de leur appareil, déjà commandé à plus de 500 exemplaires et dont la mise en service est prévue pour 2008. Une nouveauté inspirée des “showrooms” automobiles mais aussi du centre d’exposition d’Airbus, où le constructeur européen a le premier installé des maquettes en taille réelle de ses avions, entièrement aménagés. Boeing revendique toutefois une avancée avec cette galerie, qu’il présente comme un véritable “centre de design”. Au coeur de ce bâtiment moderne, construit en cercle, les salles d’exposition se succèdent: le coin “cuisine”, avec son lot d’étagères, de galleys (matériel roulant) et de machines à café que l’on peut tester sur place, précède une vaste pièce où s’alignent plusieurs rangs de sièges, modèle classe économique ou affaires. Le client y choisit également son système de divertissement en vol parmi une demi-douzaine d’écrans. Se succèdent ensuite la salle dédiée au échantillons de tissus et moquettes, puis les maquettes grandeur réelle des salles de repos du personnel navigant. Dernière étape du parcours: après avoir entré sur un logiciel les principales caractéristiques de l’aménagement intérieur souhaité –nombre de sièges par classe, espaces toilettes…–, le client voit soudain apparaître sur écran géant son futur appareil en trois dimensions. Et l’équipe en quelques clics avec les éléments repérés, avant d’y entamer une balade virtuelle. Grâce à cette méthode, Boeing “cadre” le choix des compagnies aériennes. L’avionneur présélectionne en amont une gamme limitée d’équipements disponibles sur son nouvel appareil, en vue d’abaisser ses coûts d’aménagement et de réduire la durée de ce processus de définition habituellement long de plusieurs mois. “Jusqu’ici, les compagnies aériennes devaient choisir ces équipements sur catalogue et aller voir leurs fournisseurs, parfois disséminés aux quatre coins de la planète”, commente Nicolas Bertrand, gestionnaires de la flotte long-courrier d’Air France, dont la compagnie sera appelée à terme à choisir entre le 787 et son rival, l’Airbus A350. “Cette méthode va sans doute permettre d’atteindre plus rapidement un consensus sur le choix des équipements grâce à l’informatique. On voit très vite ce qui peut fonctionner”, juge-t-il. “Grâce à cette galerie, la personnalisation de l’avion répond à une logique industrielle. Il n’y a plus autant de possibilités d’aménagements intérieurs que de clients”, souligne Yves Galland, président de Boeing France. Parmi les visiteurs, on émet toutefois quelques doutes: les compagnies aériennes, souvent très soucieuses de leur image de marque, ne seront-elles pas réticentes à trop de standardisation, qui risque de faire ressembler leur intérieur à celui de la concurrence? “La sélection proposée est vaste. Et pour la première classe, qui est souvent le fruit de choix très personnels des compagnies, nous laissons toute latitude”, rétorque Howard Mitchell, responsable du projet de Dreamliner Gallery, où sont déjà passés une cinquantaine de clients. |
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