ABN Amro, Société Générale : le secteur bancaire européen en ébullition

 
 
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La façade du siège d’ABN-Amro à Amsterdam (Photo : Rick Nederstigt)

[21/04/2007 17:51:38] PARIS (AFP) La bataille autour de la banque néerlandaise ABN Amro a relancé l’effervescence dans un secteur bancaire européen toujours en concentration, une agitation symbolisée par les rumeurs persistantes d’un intérêt de l’italienne UniCredit pour la française Société Générale.

Le quotidien allemand Handelsblatt a rapporté vendredi que le PDG de la banque française Daniel Bouton et son homologue italien, Alessandro Profumo, étaient en discussions, citant des sources financières.

La Société Générale a affirmé dans un communiqué diffusé après la clôture de la Bourse qu'”aucune négociation de ce type n’est actuellement en cours”, et UniCredit s’est refusé à tout commentaire.

Pour les marchés, l’opération devrait attendre le dénouement du dossier ABN Amro, qui a relancé le mouvement de concentration du secteur en Europe de l’ouest. La banque néerlandaise doit rencontrer lundi le consortium composé de l’écossais Royal Bank of Scotland, l’espagnole SCH et du belgo-néerlandais Fortis, qui se sont posés en concurrents potentiels de la britannique Barclays pour un rachat.

Si des rapprochements ont déjà eu lieu en Europe ces dernières années, notamment le rachat de la britannique Abbey National par l’espagnole SCH fin 2004, ou celui de l’italienne BNL par la française BNP Paribas l’an dernier, cette union marquerait le début d’un nouveau cycle.

L’agitation autour de Société Générale dure sur les marchés depuis la parution d’un article dans le quotidien italien Finanza & Mercati mardi évoquant une fusion avec UniCredit, qui a fait bondir le cours de la Société Générale de plus de 15% depuis le début de la semaine. Il a atteint un niveau historique vendredi, à plus de 155 euros.

Une telle fusion créerait le numéro deux européen du secteur, derrière la britannique HSBC, et la septième banque mondiale, avec une capitalisation boursière d’environ 150 milliards d’euros. L’ensemble pèserait 45 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel.

Elle représenterait la fin d’une ère pour la Société Générale, qui a mené son développement de manière prudente et s’est contenté d’acquisitions modestes depuis l’échec de son rapprochement avec Paribas en 1999. Elle est restée une cible relativement abordable du fait de sa capitalisation moyenne.

L’éventualité d’une fusion a pris d’autant plus d’ampleur qu’elle est saluée par les analystes. “Cela a du sens, car la fusion se ferait entre deux sociétés complémentaires”, affirme Millan Gudka, analyste de Dresdner Kleinswort, ajoutant que “la plupart des synergies s’effectueraient dans la banque de financement et d’investissement”.

La banque Credit Suisse évalue le montant des synergies à 2,1 milliards d’euros et cite, outre la banque de financement et d’investissement, des économies potentielles dans les domaines informatique et administratif.

En outre, tous relèvent les bonnes relations qu’entretiennent les deux parties, symbolisées notamment par la présence du directeur général délégué de SG Philippe Citerne au conseil d’administration d’UniCredit jusqu’en décembre 2005.

Les marchés divergent cependant sur le scénario qui mènerait au rapprochement des deux banques, entre rachat et fusion entre égaux, la flambée du cours de Société Générale ayant porté sa capitalisation à un niveau proche de celle d’UniCredit.

Quant à l’échéance, aucun analyste ne voit de mouvement se produire à court terme, “mais plutôt à moyen terme”, selon M. Gudka. Jean-Pierre Lambert, analyste de Keefe, Bruyette et Woods, cite comme obstacles l’élection présidentielle en France, mais aussi l’intégration en cours de la banque allemande HypoVereinsbank (HVB), rachetée en 2005 par UniCredit.

 21/04/2007 17:51:38 – © 2007 AFP