PSA Peugeot Citroën pourrait supprimer des emplois après la présidentielle

 
 
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Le nouveau PDG Christian Streiff de PSA Peugeot Citroën, à Genève le 6 mars 2007 (Photo : Dominic Favre)

[22/04/2007 17:14:05] PARIS (AFP) PSA Peugeot Citroën, dont le nouveau PDG Christian Streiff s’est fixé comme priorité la réduction des coûts, pourrait réduire la voilure après la présidentielle avec de nouvelles suppressions d’emplois.

Le magazine Capital affirme sur son site internet que M. Streiff mettrait la dernière main à “un plan de restructuration conduisant à la suppression en France et en Europe de 10.000 emplois dans le groupe et parmi ses sous-traitants”.

Un porte-parole du premier constructeur automobile français a assuré vendredi qu’il n’y avait “pas de plan de restructuration ni de plan social en cours chez PSA”.

Mais on rappelle chez PSA que le groupe a signé début avril un accord sur “la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences” (GPEC), visant à “anticiper les effets sur l’emploi de l’évolution de l’entreprise dans un environnement automobile fortement concurrentiel”.

Cet accord comporte notamment un volet permettant la mise en oeuvre de mesures “incitatives, s’adressant à des salariés volontaires” pour les “cas de situation nécessitant une réduction ou une adéquation des effectifs”. Une disposition qui laisse ouverte la possibilité d’un plan de départ volontaire.

On soulignait samedi chez PSA que d’éventuels départs volontaires ne constituaient “pas un plan de restructuration pour autant”.

Le texte a été signé par cinq syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO et GSEA), mais pas la CGT qui a jugé qu’il avait “pour objectif de supprimer des emplois”.

Samedi, la CGT de PSA Sochaux a affirmé que “si ce plan était confirmé, cela serait scandaleux” car “rien ne justifie de telles coupes sombres” alors que “les ventes mondiales de Peugeot-Citroën sont en hausse continue”.

Le groupe a vu son bénéfice net chuter à 176 millions d’euros en 2006, contre 1,029 milliard en 2005. Le chiffre d’affaires de la division automobile a reculé de 1,1%.

A plusieurs reprises depuis son arrivée en février, Christian Streiff a répété que les moyens du groupe étaient conçus pour produire 4 millions de véhicules, alors que les ventes en 2006 n’on été que de 3,37 millions.

Il a annoncé le lancement d’un plan d’action baptisé “CAP 2010”, pour “retrouver croissance et rentabilité” alors que les résultats 2006 ont souffert de l’érosion des ventes, notamment en Europe de l’Ouest. Un premier train de mesures doit être arrêté en mai.

Le PDG, qui n’a pas voulu “donner de garantie concernant l’emploi”, a placé parmi ses objectifs la qualité, le renouvellement plus rapide de la gamme ainsi que “la réduction des coûts”.

PSA tiendra le 23 mai son assemblée générale des actionnaires. Un comité central d’entreprise est à l’agenda la même semaine.

Le groupe employait à la fin 2006 quelque 211.000 personnes dans le monde, dont près de 122.000 en France. La branche automobile comptait 140.000 salariés, dont un peu moins de 100.000 en France.

Confronté à une baisse de ses ventes et de sa rentabilité, PSA avait déjà annoncé en septembre un plan de relance comportant 10.000 suppressions d’emplois en Europe de l’Ouest, dont 7 à 8.000 en France. Présenté par le précédent PDG, Jean-Martin Folz, ce programme reposait sur le non-renouvellement de contrats temporaires et le non-remplacement de départ en retraite.

Capital affirme également que M. Streiff s’était engagé auprès du gouvernement à ne pas annoncer des suppressions de postes “en pleine période de campagne présidentielle”. “L’idéal”, selon M. Streiff cité par Capital, “serait d’annoncer ces suppressions d’emplois après le deuxième tour de la présidentielle”.

Le Parti socialiste a réagi samedi en demandant “la clarté de la part du groupe PSA et du gouvernement” sur “l’éventualité de licenciements massifs”.

 22/04/2007 17:14:05 – © 2007 AFP