L’affaire Wolfowitz menace le rôle de la BM, dit son agence d’audit interne

 
 
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Le président de la Banque mondiale Paul Wolfowitz, le 15 avril 2007 à Washington (Photo : Tim Sloan)

[23/04/2007 00:07:50] WASHINGTON (AFP) Le scandale provoqué par les accusations de népotisme visant le président de la Banque mondiale (BM) Paul Wolfowitz menace le rôle de l’institution internationale, a estimé l’agence interne de la BM chargée d’évaluer son efficacité, dans un mémo publié dimanche par le Financial Times.

“L’institution est à un point critique où son efficacité dans le développement est mise en péril par de graves problèmes de gouvernance qui ont récemment fait surface”, estime l’Independant Evaluation Group (IEG), une unité indépendante au sein de la Banque mondiale, et qui rend compte directement au conseil des directeurs.

“Une résolution rapide et adéquate de ce problème est vitale pour que la banque continue s’être efficace dans le développement”, ajoute le groupe dans ce mémo publié par le FT.

Selon le quotidien financier, le Conseil examinera ce rapport au cours de la semaine.

Autre pression sur le président de la Banque, un groupe de 42 anciens responsables de l’institution internationale a publié une lettre ouverte dans le FT dimanche où ils appellent M. Wolfowitz à se retirer. “Il n’y a qu’une façon pour M. Wolfowitz de poursuivre la mission de la Banque: il devrait démissionner”, affirment-ils.

Au coeur du scandale se trouvent les augmentations faramineuses de salaires accordés par le M. Wolfowitz à sa compagne Shaha Riza, également employée de cette institution.

Le Conseil d’administration de la Banque, composé de 24 délégués des 185 Etats membres, a décidé vendredi de lancer une enquête sur les contrats que Paul Wolfowitz a accordés à ses plus proches collaborateurs.

Le mémo révélé dimanche avertit que “de nouveaux dommages affectant ce qui est l’une des plus importantes institutions de développement peuvent causer un tort irréparable aux efforts lancés dans le monde pour réduire la pauvreté et soutenir le développement”.

Il juge nécessaire d’avoir “de rapides changements dans la gestion et un effort concerté pour restaurer la crédibilité” de la Banque.

Ce rapport illustre les inquiétudes de nombreux employés de l’institution sur les répercussions que cette affaire pourrait avoir sur l’action de la BM dans le monde.

L’association des employés a demandé la démission de M. Wolfowitz, à laquelle est également favorable l’un des deux directeur exécutif, le néo-zélandais Graeme Wheeler.

Le mémo avertit ainsi que “la capacité du personnel (de la Banque) à mener des interactions quotidiennes avec les clients s’érode, notamment pour les personnes travaillant avec les pays clients, et la capacité de l’institution à rassembler des partenaires s’érode aussi”.

L’IEG rappelle que ses récentes évaluations portaient sur des critères incluant “la responsabilité, la transparence et la probité”. “La récente séquence d’événements soulève des inquiétudes sur ces points”, ajoute le mémo.

Il s’inquiète aussi de “violations sérieuses des politiques internes de ressources humaines dans certaines occasions, qui créent deux poids-deux mesures et affectent aussi la capacité de la Banque à se lancer avec des clients dans des dossiers de gouvernance”.

“S’ils ne sont pas traités immédiatement, les problèmes actuels peuvent altérer la base de connaissances de l’institution et commencer à affecter sa base financière”, avertit le rapport.

 23/04/2007 00:07:50 – © 2007 AFP