[23/04/2007 13:04:04] PARIS (AFP) Neuf Cegetel s’est porté lundi acquéreur du fournisseur d’accès Club Internet, marquant une nouvelle étape dans la consolidation du secteur, devenue une nécessité en raison des lourds investissements que réclame la fibre optique. Cette étape ne devrait pas être la dernière avec la vente très probable du dernier “petit” fournisseur d’accès internet, Alice, la filiale française de l’opérateur italien, Telecom Italia. Difficile d’imaginer, en effet, qu’avec ses quelque 776.000 abonnés ADSL et 6,5% de parts de marché, Alice puisse encore longtemps faire le poids devant les trois opérateurs –Orange (groupe France Télécom), Neuf Cegetel et Free– qui aujourd’hui monopolisent la quasi totalité du marché. Alors que depuis une semaine les rumeurs allaient bon train, Neuf Cegetel, contrôlé par SFR (filiale de Vivendi) et le groupe Louis-Dreyfus, a confirmé lundi la tenue de négociations exclusives avec Deutsche Telekom, maison mère de Club Internet. Après avoir ouvert en légère hausse à la Bourse de Paris, le titre perdait 0,30% à 30,23 euros à 12H30, dans un marché en baisse de 0,38%. L’action avait atteint son plus haut le 16 avril à 30,67 euros. Le montant de l’opération ne sera connu qu’à l’issue de la procédure, d’ici fin juin. Selon Les Echos, Neuf devrait débourser entre 430 et 460 millions d’euros pour mettre la main sur les 570.000 clients de Club Internet, soit beaucoup plus que ce qu’il avait déboursé pour l’achat des quelque 500.000 clients d’AOL France l’an dernier. Quatre candidats avaient fait connaître leur intérêt pour ce dossier: Iliad, maison mère de Free, Neuf Cegetel, le câblo-opérateur Noos Numéricâble contrôlé par les fonds d’investissement Cinven et Altice, et Telecom Italia. Free, généralement peu porté aux acquisitions, était très intéressé par Club Internet mais n’a pas souhaité faire monter les enchères, misant plutôt sur ses capacités à conquérir de nouveaux clients. Même si au final, Neuf, “qui fait une bonne affaire”, l’emporte, “ce n’est pas une opération négative” pour Free, a estimé un analyste d’une banque française. L’enjeu était important pour ces deux éternels rivaux. Il s’agit de préparer la prochaine révolution que représente la fibre optique, une technologie qui va offrir encore plus de débits pour les clients qui pourront par exemple s’échanger des fichiers (photos, vidéo, son) bien plus rapidement. Mais les investissements vont être lourds, surtout pour ces sociétés dont les marges sont réduites, compte tenu de la concurrence féroce qui règne en France. Or “plus vous avez d’abonnés sur un réseau, plus le retour sur investissements est intéressant”, explique un analyste d’une banque parisienne. Avec la fibre optique, “plus vous avez d’abonnés à connecter dans un même endroit, plus les investissements sont amenés à être rentables”, ajoute-t-il. Neuf Cegetel évalue le coût de cette technologie d’accès internet à très haut débit à 1.200 euros par client (infrastructure et raccordement), soit un coût total de 300 millions d’euros en trois ans. Signe que la fibre va devenir une réalité: dans la foulée du lancement de son offre à Pau (Pyrénées-Atlantiques), Neuf va annoncer cette semaine une offre fibre optique à Paris. Free va s’y mettre dans les prochaines semaines. Le fournisseur d’accès avait été le premier à se lancer dans la bataille en annonçant un investissement d’un milliard d’euros d’ici 2012. France Télécom s’y est mis lui aussi. Depuis début mars, il propose une offre baptisée “la fibre”. Le montant de ses investissements s’élève à 270 millions d’euros sur la période 2007-2008. L’opérateur vise pour fin 2008 150.000 à 200.000 clients sur un potentiel d’un million de foyers raccordables. Enfin, clin d’oeil à cette rivalité: en termes d’abonnés, Neuf va passer en deuxième position derrière Orange mais devant Free. Fin 2006, France Télécom comptait 5,92 millions de clients ADSL, Free 2,27 millions et Neuf Cegetel 2,17 millions. |
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