[23/04/2007 16:21:36] PARIS (AFP) Le marché des changes et les Bourses européennes ont accueilli sereinement la perspective du deuxième tour de l’élection présidentielle française entre deux personnalités qui se sont pourtant distinguées récemment par leurs attaques contre l’euro fort et la BCE. Après avoir frôlé la semaine dernière son record historique face au dollar, à 1,3666 USD, l’euro a continué à se replier un peu, mais les cambistes s’attendent à une prochaine poussée dans les jours à venir. Il s’échangeait vers 16H00 GMT à 1,3580 USD contre 1,3590 vendredi soir. Le billet vert avait touché vendredi un plus bas depuis fin décembre 2004, à 1,3637 dollar pour un euro. “Un test du record historique n’est qu’une question de temps”, a estimé Gavin Friend, analyste de la Commerzbank. Le résultat du premier tour de l’élection présidentielle, qui a vu dimanche le candidat de droite Nicolas Sarkozy et la socialiste Ségolène Royal se qualifier pour le deuxième tour, “ne semble pas avoir eu d’impact sur le cours euro/dollar, ce sont d’autres facteurs qui influent sur la devise”, juge Daragh Maher, économiste à la banque Calyon. Il rappelle toutefois un point commun entre les deux candidats, de nature à “inquiéter les marchés”, à savoir leurs critiques à l’encontre de la vigueur de l’euro, qui selon eux pénalise les exportateurs français et donc la croissance, et contre la Banque centrale européenne (BCE), accusée pour sa part d’encourager le mouvement par ses hausses de taux d’intérêt. Bien que de bords différents, les deux candidats veulent que la BCE accorde davantage d’importance au soutien à la croissance et à l’emploi, et se focalise moins sur la lutte contre une inflation très modérée aujourd’hui en Europe. La France a toutefois peu de chances d’obtenir gain de cause car cela supposerait un changement des traités européens, auquel la plupart des pays, à commencer par l’Allemagne très attachée à l’indépendance de l’institut monétaire, sont opposés. Du côté des marchés boursiers, les places européennes ont de même peu réagi au scrutin lundi. L’indice phare de la zone euro, l’EuroStoxx 50 s’est replié de 0,38%, du fait de prises de bénéfice après de fortes hausses au cours des séances précédentes. Paris a cédé 0,36%, Francfort 0,09%, tandis que la Bourse suisse a gagné 0,41%. Les professionnels avaient du mal à dissimuler leur satisfaction face à l’avance de Nicolas Sarkozy sur sa rivale, le candidat de l’UMP étant à leurs yeux plus à même de doper la croissance française et donc la Bourse. “A notre avis, une victoire socialiste à l’élection serait le moins bon des résultats car les réformes (économiques) nécessaires ne seraient pas mises en oeuvre en France”, juge ainsi Mathieu Verougstraete, économiste du groupe financier néerlandais ING, dans une étude. “Une victoire de la gauche dans l’une des plus grandes économies européennes pourrait être perçue négativement pour l’euro”, ajoute-t-il. Le degré d’incertitude qui persiste malgré tout pourrait amener les investisseurs à rester prudents. “Les investisseurs, confrontés à l’incertitude sur l’avenir politique en France qui va perdurer jusqu’à au moins après les élections législatives des 10 et 17 juin, ont déjà voté: depuis le début de décembre 2006, ils ont montré une nette préférence pour le Dax (l’indice de la Bourse de Francfort) qui a progressé de 16% sur la période, alors que le CAC-40 (de la Bourse de Paris) n’a progressé que de 10,9%”, sur la période, relèvent les analystes de Société Générale. |
||
|