PSA : poursuite du “non-remplacement” des départs pour réduire les effectifs

 
 
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Un ouvrier de PSA travaille sur la chaîne de montage d’une Citroën C6, le 28 avril 2006 à Rennes (Photo : André Durand)

[23/04/2007 17:55:23] PARIS (AFP) PSA Peugeot Citroën entend continuer à réduire ses effectifs “par le non-remplacement” des départs, a indiqué lundi son directeur des ressources humaines Jean-Luc Vergne, mais sans avancer de date pour l’application d’un accord d’incitation aux départs volontaires.

“Si nous sommes amenés (…) à devoir diminuer nos effectifs, en particulier les effectifs de structure, on le fera par le non-remplacement des partants”, a déclaré le DRH du constructeur automobile, lors d’une rencontre avec la presse.

“Jusqu’à aujourd’hui, et ça sera vrai demain, nous ne remplaçons pas les partants”, a dit M. Vergne. “Donc, on continue à réduire par le non-remplacement”.

Mais le DRH s’est refusé à “commenter les rumeurs” concernant 10.000 suppressions d’emplois, annoncées par le magazine Capital sur son site internet.

M. Vergne a expliqué que l’accord sur la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) signé début avril avec cinq des syndicats de l’entreprise (CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO et GSEA) avait été “prévu pour éviter des plans sociaux avec licenciements”.

Ce dispositif comporte notamment la possibilité de mesures “incitatives” s’adressant à des salariés volontaires pour les “cas de situation nécessitant une réduction ou une adéquation des effectifs”.

“Plutôt que d’entrer dans des processus de licenciements, on va essayer de faire appel à des gens pour qui la reconversion ou le départ de l’entreprise posera le moins de problème” sur la base du “volontariat”, a résumé M. Vergne.

Le DRH n’a pas voulu donner de date pour une éventuelle réunion d’un comité central d’entreprise en vue de la mise en oeuvre de l’accord GPEC qui pourrait permettre “une accélération” des départs.

Il a toutefois expliqué qu’il “n’avait pas caché” aux syndicats qu'”on pourrait l’utiliser prochainement”. Mais il s’est refusé devant la presse à dire “quand, sur quoi ça portera et qui ça concernera”, affirmant que “rien n’est décidé”.

De sources syndicales, un comité central d’entreprise extraordinaire pourrait se tenir courant mai. “Le président de PSA Christian Streiff veut aller vite, et faire des économies cette année donc il ne faut pas tarder”, selon une de ces sources.

“Il y a déjà des volontaires, et même des salariés en train de quitter l’entreprise qui aimeraient profiter de ces mesures”, selon la CFDT.

La CGT, non signataire de l’accord GPEC, dénonce le fait que les autres syndicats aient donné à la direction “l’autorisation de déroger au Code du Travail et de procéder à des licenciements économiques individuels sur la base du volontariat”.

M. Vergne a rappelé que le précédent PDG du groupe, Jean-Martin Folz, avait lancé en 2006 un plan de suppressions de 10.000 postes en Europe, dont environ 7.000 sont aujourd’hui réalisées, y compris la fermeture de l’usine britannique de Ryton (2.300 salariés).

Selon les chiffres donnés par M. Vergne, entre 2008 et 2018, quelque 2.700 salariés atteindront chaque année l’âge de la retraite à taux plein (500 cadres, 700 employés et agents de maîtrise et 1.500 ouvriers) et en 2007 “un peu moins”. En 2006, le groupe a enregistré 1.500 départs dans sa branche automobile, qui compte environ 90.000 salariés en France.

“Jusqu’en 2006 des embauches compensaient les départs naturels. Mais depuis mi-2006 il n’y en a plus en théorie. Depuis février dernier, c’est même verrouillé à double tour”, a précisé une déléguée CFE-CGC.

M. Vergne a observé que PSA supportait “une dimension trop élevée de (sa) structure par rapport aux ventes” et il a “espéré” qu’en 2007, le non-remplacement des départs “permettra de régler nos problèmes”, mais aussi “que les ventes en Europe de l’Ouest vont s’améliorer”.

 23/04/2007 17:55:23 – © 2007 AFP