[24/04/2007 13:40:54] TOKYO (AFP) Le japonais Toyota est devenu au premier trimestre 2007 le premier constructeur automobile mondial, dépassant son rival américain en difficulté General Motors en termes de ventes et de production. Toyota a annoncé mardi qu’il avait vendu 2,348 millions de véhicules dans le monde de janvier à mars. Il en a produit dans le même temps 2,367 millions. Au cours de la même période, General Motors a vendu 2,260 millions de véhicules pour une production estimée à 2,335 millions, selon des statistiques publiées précédemment par le géant de Detroit. Tous les analystes s’attendaient à ce queToyota, qui vole de succès en succès en Amérique du Nord où les constructeurs locaux sont au contraire à la peine, décroche la couronne de leader planétaire courant 2007. “Il était presque certain que Toyota deviendrait numéro un mondial cette année en termes de ventes unitaires. En termes de bénéfices et de trésorerie, Toyota est déjà le constructeur le plus fort du monde depuis très longtemps”, a expliqué à l’AFP tatsuya Mizuno, analyste chez Fitch Ratings à Tokyo. Toyota avait annoncé fin décembre qu’il comptait produire 9,42 millions de véhicules en 2007, ce qui lui permettra vraisemblablement de conserver longtemps son nouveau titre de numéro un mondial face à son rival américain. “Je pense que cela va continuer grâce au fort soutien apporté par les consommateurs aux voitures compactes économes en carburant et respectueuses de l’environnement”, a pronostiqué M. Mizuno. Le groupe basé à Toyota City, près de Nagoya dans le centre du Japon, contrôle 15,7% du marché automobile aux Etats-Unis, grâce aux modèles hybrides dont il est le pionnier et à ses autres voitures peu gourmandes en carburant. Il devrait annoncer le 9 mai un cinquième bénéfice net record pour l’exercice 2006-2007 clos fin mars. Son résultat d’exploitation devrait être supérieur à 2.000 milliards de yens (12,5 milliards d’euros), une première pour une entreprise japonaise tous secteurs confondus. De son côté, General Motors a subi une perte de deux milliards de dollars en 2006, du fait de lourdes charges provisionnées pour financer sa restructuration en Amérique du nord où le groupe doit supprimer 35.000 emplois. Mais le nouveau champion du monde japonais, qui fêtera cet été son soixante-dixième anniversaire, a le triomphe modeste. “Il existe un conte à propos de trois dentistes: le premier affirme sur son enseigne qu’il est le meilleur dentiste du monde. Un autre qu’il est le meilleur dentiste du pays. Le troisième dit qu’il est le meilleur dentiste de la ville”, déclarait en mars Akio Toyoda, vice-président et descendant des fondateurs de Toyota, dans une interview au quotidien économique Nikkei. “Finalement les patients choisissent le meilleur dentiste de la ville. Je dis toujours: devenons le meilleur constructeur automobile de la ville”, poursuivait-il, ajoutant que la priorité de Toyota restait la réduction de ses coûts et l’amélioration de la qualité de ses voitures. Toyota craint visiblement que son succès ne lui monte à la tête ou, pire, ne déclenche une série de représailles protectionnistes de la part de Washington, comme ce fut le cas dans les années 1980. “S’il y a un mot pour décrire la culture de Toyota, ce serait: paranoïaque”, explique Christopher Richter, analyste chez CLSA Asia-Pacific Markets, ajoutant: “c’est plutôt rafraîchissant, pour un numéro un mondial”. |
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