[24/04/2007 18:40:12] PARIS (AFP) Plusieurs hauts cadres d’EADS doivent être entendus prochainement par la police financière dans le cadre de l’enquête judiciaire sur des délits d’initiés qui auraient été commis au printemps 2006 chez le géant aéronautique européen. Ces convocations annoncées dans un premier temps pour cette semaine devraient en fait avoir lieu prochainement, selon une source proche du dossier qui n’a pu donner d’autres précisions. Les identités des cadres concernés n’ont pas été révélées mardi. Selon des sources proches du dossier, l’ex-coprésident exécutif du groupe Noël Forgeard, dont le nom est cité dans cette affaire, ne figure pas parmi les convoqués. Ces responsables seront entendus par les policiers de la brigade financière qui agissent sur commission rogatoire des juges Philippe Courroye et Xavière Simeoni, selon plusieurs sources proches du dossier. L’information a été rapportée par le site internet du mensuel économique Capital. L’instruction avait été ouverte le 20 novembre 2006 contre X pour “délit d’initié, diffusion de fausses informations et recel sur le titre de la société” à la suite du dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile le 16 juin 2006 d’un actionnaire individuel. Des perquisitions avaient eu lieu en décembre 2006 à Paris au siège français d’EADS ainsi qu’au siège de l’actionnaire Lagardère. Selon les plaignants, plusieurs hauts cadres et dirigeants d’EADS ont profité de la vente d’actions du groupe avant que le cours ne chute, dont M. Forgeard, ainsi que François Auque, directeur d’EADS Space, ou encore Jean-Paul Gut, directeur général délégué. Les plaignants affirment que les responsables étaient au courant qu’un retard dans les livraisons de l’avion géant A380 allait être annoncé quelques semaines après et provoquer une chute importante du cours. Mi-juin 2006, au lendemain de l’annonce du retard des livraisons, le cours d’EADS s’est effondré de 26% en une séance à la bourse de Paris. Au mois de mars précédent, M. Forgeard avait vendu 162.000 titres pour une plus-value totale de 2,5 millions d’euros. M. Gut avait vendu 75.000 actions, encaissant un bénéfice de 1,15 million d’euros. L’enquête judiciaire s’intéresse également au groupe Lagardère puisque ce dernier avait annoncé en avril 2006 avec son coactionnaire DaimlerChrysler la cession d’une partie de ses participations dans EADS. Dans un communiqué, l’Association des petits porteurs actifs (Appac), partie civile dans l’instruction, s’est félicitée mardi “des diligences des deux juges d’instruction chargés d’instruire la plainte pénale contre X”. Parallèlement à la justice, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a ordonné une enquête sur le même sujet. Des perquisitions ont été menées récemment sous son égide. Par ailleurs, un directeur délégué d’EADS, Denis Verret, doit être entendu mercredi après-midi par deux membres de la commission des affaires économiques du Sénat chargés d’un “rapport d’information” sur EADS et Airbus, a-t-on appris auprès de la Haute Assemblée. En décembre, le Sénat avait repoussé la demande du PS de créer une commission d’enquête parlementaire sur les retards de production du groupe. Le juge Courroye, qui sera installé mercredi comme procureur de la République de Nanterre, laissera à sa collègue Mme Simeoni la suite de l’instruction. |
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