[24/04/2007 21:40:30] NEW YORK (AFP) Le PDG d’Apple, Steve Jobs, a été épargné mardi par les autorités boursières américaines dans une affaire de stocks options antidatées mais se retrouve éclaboussé par les révélations de deux ex-cadres du groupe qui ont été inculpés. Après plusieurs mois d’enquête, la SEC, le régulateur boursier américain, a inculpé mardi l’ex-directeur financier Fred Anderson et l’ex-directrice juridique Nancy Heinen pour avoir illégalement antidaté des stock-options, qui ont surtout profité au PDG Steve Jobs. Mais elle n’a retenu aucune charge contre ce dernier, ni contre le groupe Apple. M. Jobs avait déjà fin décembre proclamé sa bonne foi tout en présentant des excuses publiques pour cette affaire, alors que des scandales similaires ont entraîné la démission de dizaines de patrons de sociétés high-tech américaines ces derniers mois. La SEC a finalement jugé que l’ancienne directrice juridique était la principale responsable. Mme Heinen a, selon la SEC, été à l’origine de l’affaire en suggérant personnellement les dates fictives à inscrire pour deux programmes de distributions de stock options en 2001. Elle a aussi écrit le compte rendu d’une réunion du Conseil d’administration qui ne s’est en fait jamais tenue. Cela lui a permis de masquer cette opération dans les comptes et d’en profiter elle-même. Fred Anderson s’est vu lui reprocher de ne pas avoir vérifié les comptes et d’avoir lui aussi encaissé une plus-value illégale. L’action Apple a clôturé quasiment inchangée mardi soir, signe que le marché juge pour l’instant que M. Jobs et son groupe, qui commercialise notamment l’iPod, sont à l’abri. Apple n’a pour sa part fait aucun commentaire sur les inculpations. Mais Steve Jobs n’est pas entièrement tiré d’affaires, car les deux inculpés l’ont mis en cause, laissant entendre directement ou indirectement qu’ils n’ont fait que suivre ses instructions. Fred Anderson, qui a conclu un accord pour mettre fin à la plainte en acceptant de rembourser 3,5 millions de dollars, a affirmé mardi avoir suivi à la lettre les instructions spécifiques de M. Jobs. “M. Jobs lui a dit que le conseil avait donné son accord (…). Fred a fait confiance aux déclarations de M. Jobs et donc a conclu que l’attribution était gérée correctement”, a déclaré son avocat dans un communiqué. Nancy Heinen a elle affirmé mardi que “toutes ses actions avaient été approuvées et comprises par le conseil d’administration”. Les deux cadres ont démissionné vers la mi-2006, alors qu’Apple démarrait une enquête interne sur les stock options antidatées. La SEC a relevé deux distributions d’options antidatés: 4,8 millions d’options attribuées début février 2001 à l’équipe dirigeante, dont Mme Heinen et M. Anderson, avec une date fictive du 17 janvier, ainsi que 7,5 millions d’options à Steve Jobs le 18 décembre 2001, avec une date fictive du 19 octobre. Ces antidatages ont sous évalué les charges d’Apple de près de 40 millions de dollars, dont 18,9 millions de plus-values non déclarées pour les membres de la direction et 20,3 millions de plus-values non déclarées potentielles pour Steve Jobs, a expliqué la SEC. Les stock options donnent droit d’acquérir plus tard des actions à un cours fixé d’avance, en principe celui du jour de la distribution des options. Quand le cours monte, le bénéficiaire encaisse une plus-value en acquérant les actions au cours fixé et en les revendant en Bourse. Antidater les stocks options consiste à inscrire un cours fixé antérieur et plus bas, pour accroître la plus-value du bénéficiaire. Ce n’est pas illégal en soi, mais il faut que la direction l’ait approuvé, que les actionnaires soient avertis et que les plus-value supplémentaires potentielles soient inscrites comme charges dans les comptes. |
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