L’euro frôle son record historique face au dollar

 
 
SGE.SMG76.250407182905.photo00.quicklook.default-245x151.jpg
Des euros et des dollars (Photo : Bertrand Langlois)

[25/04/2007 18:36:17] NEW YORK (AFP) L’euro a échoué d’un rien à dépasser son record historique face au dollar mercredi, alors que le billet vert reste miné par le ralentissement économique en cours aux Etats-Unis, qu’un nouvel indicateur immobilier décevant a mis en lumière.

L’euro a grimpé vers 14H10 GMT jusqu’à 1,3665 dollar, autrement dit à un centième de cent de son record historique de 1,3666 dollar.

Les analystes jugent imminent un nouveau record, tant le dollar est mis à mal par une succession d’indicateurs économiques inquiétants en provenance des Etats-Unis.

“Les données économiques décevantes continuent de plomber le dollar, et la faiblesse du marché immobilier est toujours l’un des principaux sujets d’inquiétude”, a expliqué Peter Frank, économiste à la banque ABN Amro.

La chute de 8,4% des reventes de logements aux Etats-Unis en mars révélée mardi, la plus importante depuis dix-huit ans, avait donné une impulsion à l’euro. L’immobilier est d’autant plus crucial qu’il est un facteur déterminant de la consommation des ménages.

Mercredi, la performance moins bonne que prévu des ventes de logements neufs (858.000 unités en mars, contre 890.000 attendu) a enfoncé le clou et propulsé l’euro vers de nouveaux sommets.

De l’autre côté de l’Atlantique, le bond du baromètre de l’institut de conjoncture allemand Ifo en avril est au contraire venu renforcer l’optimisme général concernant la bonne santé économique de la première économie de la zone euro.

Le baromètre, qui mesure le moral des chefs d’entreprise en Allemagne, a grimpé à 108,6 points, contre 107,7 points en mars, alors que le marché tablait sur une progression bien plus modeste.

“A ce titre, nous avons revu dernièrement notre scénario et tablons sur une croissance européenne de 2,4% cette année”, ont indiqué les analystes de la banque Natixis. “Aussi, cela renforce les anticipations de hausse des taux de la BCE et soutient logiquement l’euro”, ont-ils ajouté.

Alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait être incitée à baisser ses taux d’intérêt à terme, les taux européens restent fermement sur la pente ascendante, une divergence qui a pour effet de réduire, au bénéfice de l’euro, le différentiel de rendement des capitaux placés dans les deux économies.

La montée de l’euro ne laisse pas indifférent en Europe, même si, à l’exception notable de la France, on se garde de tout alarmisme.

Le ministre allemand de l’Economie, Michael Glos, a déclaré mercredi que l’Allemagne s’accomodait bien pour l’heure du niveau actuel de la monnaie unique, ajoutant toutefois qu’il serait “dangereux” de la voir s’apprécier plus.

“Le taux de change effectif réel de l’euro (moyenne pondérée vis-à-vis des principaux partenaires commerciaux de la zone euro, ndlr) est revenu tout juste sur ses niveaux de début d’année 1999”, ont remarqué les analystes de Natixis.

“Cela suggère que pour l’heure, le niveau de l’euro n’est pas encore très pénalisant en terme de compétitivité”, ont-ils ajouté.

“De fait, la croissance européenne s’est renforcée depuis 2006 en dépit de la forte appréciation de l’euro alors que dans le passé, la hausse de l’euro se traduisait systématiquement par un ralentissement de la croissance européenne”, ont rappelé ces analystes.

Les cambistes attendaient désormais la publication à 18H00 GMT du rapport de conjoncture (Livre Beige) de la Réserve fédérale américaine.

La livre était inchangée face à l’euro à 0,6810 pour un euro, et en légère hausse face au billet vert, à 2,0028 dollars.

Le franc suisse était en baisse face à l’euro à 1,6427 franc pour un euro, et face au dollar, à 1,2039 franc pour un dollar.

Le yuan valait 7,7161 yuans pour un dollar à la clôture, contre 7,7261 mardi.

 25/04/2007 18:36:17 – © 2007 AFP