Le commerce extérieur du Japon en excellente santé au premier trimestre

 
 
SGE.SHK46.250407104811.photo00.quicklook.default-245x146.jpg
Véhicules japonais destinés au marché nord-américain dans le port de Yokosuka le 19 septembre 2006 (Photo : Toshifumi Kitamura)

[25/04/2007 10:48:25] TOKYO (AFP) L’excédent commercial du Japon a bondi de près de 80% au premier trimestre 2007 grâce à la dépréciation continue du yen, au recul des prix du pétrole et à l’irréversible expansion des échanges avec la Chine, confirmée dans son statut de premier partenaire commercial de l’Archipel.

De janvier à mars, l’excédent commercial nippon a atteint 2.606,7 milliards de yens (16,3 milliards d’euros), soit une hausse de 79,2% sur un an.

Les exportations ont progressé de 12,5% et les importations de 6,6%, a annoncé mercredi le ministère des Finances.

Pour le seul mois de mars, l’excédent commercial a dépassé tous les pronostics des économistes avec une hausse fulgurante de 73,9%, due au dynamisme persistant des exportations automobiles et électroniques, ainsi qu’au recul des importations pétrolières grâce à la baisse du prix du brut.

La faiblesse persistante du yen par rapport à l’euro et au dollar a donné un solide coup de pouce au commerce extérieur japonais ces derniers mois.

En mars, l’excédent commercial avec l’Union européenne s’est ainsi gonflé de 21,5% à 443,7 milliards de yens (2,8 milliards d’euros). Les exportations ont atteint le niveau record de 1.133,1 milliards (7,1 milliards d’euros, +13,7%).

L’excédent commercial avec les Etats-Unis a pour sa part augmenté de 1,4% à 805,3 milliards de yens (5 milliards d’euros).

“Ces chiffres montrent que les exportations sont robustes et que l’économie japonaise reste sur le chemin d’une forte croissance”, a commenté Noriaki Haseyama, économiste chez Daiichi Life.

“Une plus forte croissance de l’Europe et le renforcement de la Chine permettent de compenser les effets du ralentissement de la demande pour les produits japonais aux Etats-Unis”, a relevé pour sa part Glenn Maguire, économiste en chef pour l’Asie à la Société Générale.

Les statistiques publiées mercredi ont par ailleurs confirmé l’intéraction économique croissante entre le Japon et la Chine, qui avait déjà détrôné en 2004 les Etats-Unis au rang de premier partenaire commercial de l’Archipel.

Lors de l’année budgétaire 2006-2007 close fin mars, la Chine a dépassé les Etats-Unis même en excluant Hong Kong, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. Les échanges de la Chine hors Hong Kong avec le Japon ont ainsi totalisé 25.427,6 milliards de yens (158,9 milliards d’euros), contre 25.160,8 milliards de yens (157,3 milliards d’euros) pour les Etats-Unis.

“Cela reflète la délocalisation graduelle vers la Chine de sites de production d’entreprises japonaises,” a souligné Koichi Nose, un responsable du ministère des Finances, selon qui le commerce avec la Chine “va continuer à grandir”.

Selon Hideo Ohashi, professeur d’économie asiatique à l’Université Senshu, les relations économiques entre le Japon et la Chine sont devenues si étroites que la tendance à l’expansion est désormais irréversible.

“Il ne s’agit plus seulement de simples échanges de produits. Des capitaux et des technologies sont mobilisés. Ce n’est plus comme dans les années 80, quand les échanges entre la Chine et le Japon pouvaient augmenter une année et diminuer l’année suivante”, a-t-il expliqué.

Cette interaction économique de plus en plus étroite a poussé les patrons japonais à exiger de leur gouvernement qu’il améliore ses relations diplomatiques avec la Chine, extrêmement tendues ces dernières années en raison de contentieux géopolitiques et de querelles historiques récurrentes.

Une visite en octobre 2006 à Pékin du Premier ministre japonais Shinzo Abe, suivie d’une visite à Tokyo début avril du Premier ministre chinois Wen Jiabao, ont considérablement assaini l’atmosphère entre les deux pays.

 25/04/2007 10:48:25 – © 2007 AFP