[25/04/2007 17:12:30] FRANCFORT (AFP) Le patron du groupe industriel allemand Siemens, Klaus Kleinfeld, a annoncé mercredi son prochain départ, victime à son tour d’une opération “mains propres” qui vise à redorer le blason de la société, terni par des scandales de corruption à répétition. “Klaus Kleinfeld, président du directoire de Siemens, a annoncé qu’il n’était pas disponible pour une prolongation de son contrat, qui expire le 30 septembre 2007”, a annoncé le groupe dans un communiqué à l’issue d’une réunion du conseil de surveillance. “M. Kleinfeld a expliqué sa décision par les réflexions en cours (ndlr: parmi les administrateurs du groupe) sur un nouveau report d’une éventuelle extension de son contrat”, selon le communiqué. “Le groupe a actuellement besoin de clarté en ce qui concerne sa direction. J’ai donc décidé de ne pas demander le renouvellement de mon contrat”, a dit M. Kleinfeld, 49 ans, cité dans le communiqué. Il avait pris la tête du groupe en janvier 2005. Le patron sortant n’a pour l’instant pas été inquiété personnellement dans les multiples affaires de corruption touchant Siemens depuis des mois. Elles concernent notamment des pots-de-vin de près de 400 millions d’euros pour décrocher des contrats à l’étranger, ainsi qu’une tentative de soudoyer un petit syndicat. Le communiqué de Siemens souligne d’ailleurs que M. Kleinfeld a mis en place “une stratégie efficace” d’enquête interne sur ces affaires, et que des experts indépendants aux Etats-Unis n’ont trouvé “aucun indice de malversation de la part de M. Kleinfeld”, ni d’une quelconque connaissance des conduites répréhensibles dans le groupe. Mais M. Kleinfeld fait les frais d’une opération “mains propres” lancée par les administrateurs, emmenés selon la presse par le numéro deux du conseil de surveillance, le patron de la Deutsche Bank Josef Ackermann, qui est soucieux de rétablir la réputation de Siemens. La semaine dernière, le prédécesseur de M. Kleinfeld, devenu président du conseil de surveillance, l’influent Heinrich von Pierer, avait lui aussi renoncé à son poste sans que pour l’instant sa probité ne soit mise en cause. M. von Pierer a été remplacé dès mercredi par Gerhard Cromme, un spécialiste des questions d’éthique dans l’entreprise, dont la première décision a donc été de pousser Klaus Kleinfeld vers la sortie. M. Cromme a toutefois souligné dans le communiqué que M. Kleinfeld laissait Siemens “dans le meilleur état qu’il ait jamais connu” grâce à la “réorientation stratégique” qu’il a instaurée. Le patron sortant peut se vanter, au prix d’une restructuration socialement douloureuse, d’avoir réorganisé ce conglomérat vieux de 160 ans à coups de suppressions d’emplois et de cessions. Jusqu’à ces derniers jours, la prolongation de son contrat était jugée certaine. Mardi soir, Siemens a d’ailleurs publié de manière inattendue et anticipée des résultats trimestriels bien meilleurs que prévu, et salués par les marchés. Mais cela n’aura pas suffi à sauver la tête du patron. Le groupe industriel va devoir trouver un successeur à M. Kleinfeld, une tâche qui s’annonce ardue. Le nom le plus souvent évoqué est celui de Wolfgang Reitzle, patron du groupe Linde qu’il a énergiquement réorganisé. Le Financial Times Deutschland soulignait dès mercredi matin les dangers inhérents à un changement brutal de direction, en écrivant que le conseil de surveillance “jouait avec de la dynamite.” Et de ressusciter le spectre d’un démantèlement et d’une vente petits bouts par petits bouts du groupe, navire amiral de l’industrie et de la technologie allemande. |
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