Equateur : le président Correa expulse le représentant de la Banque mondiale

 
 
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Le représentant de la Banque mondiale en Equateur, Eduardo Somensatto, le 26 avril 2007 à Quito (Photo : Rodrigo Buendia)

[27/04/2007 07:42:58] QUITO (AFP) Le président socialiste d’Equateur Rafael Correa a expulsé le représentant de la Banque mondiale Eduardo Somensatto dans le pays, accusant de chantage l’organisme international, a-t-on appris jeudi de source officielle.

M. Correa “a décidé de déclarer M. Somensatto, persona non grata, conformément à l’article 9 de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques et en a averti immédiatement la banque concernée”, déclare un communiqué du ministère des Affaires étrangères équatorien.

Cette résolution, selon des sources diplomatiques, signifie l’expulsion du délégué de la BM, mais pas nécessairement la cessation des activités de la Banque Mondiale à Quito.

Le ministère des affaires étrangères a précisé que la décision d’expulsion avait été notifiée à la BM dans une lettre remise mardi à son siège à Washington ainsi qu’à sa représentation à Quito.

M. Correa, ancien ministre de l’Economie en 2005, accuse la Banque mondiale d’avoir suspendu à cette époque un prêt de 100 millions de dollars attribué à l’Equateur en représailles contre ses réformes dans le secteur pétrolier.

Le président équatorien, qui avait déjà exprimé le 15 avril son intention d’expulser le représentant de l’organisme international, avait même annoncé samedi le lancement d’une action internationale à son encontre.

“Nous prendrons les mesures nécessaires, non seulement l’expulsion du représentant de la BM en Equateur, mais aussi les actions légales internationales pertinentes car nous ne sommes la colonie de personne”, avait-il déclaré au cours de son programme radiophonique hedomadaire.

“L’Equateur est un pays souverain et nous ne tolèrerons pas les chantages de cette bureaucratie internationale”, avait encore lancé le président équatorien.

M. Correa, dont le gouvernement a réglé sa dette de 9 millions de dollars auprès du Fonds monétaire international (FMI), s’est également engagé à diminuer l’endettement de l’Equateur auprès des organismes internationaux.

Le chef de l’Etat, un dirigeant ouvertement anti-libéral qui jouit d’une forte popularité en Equateur, souhaite réformer la constitution dans le but de renforcer le contrôle de l’Etat sur l’économie du pays andin, cinquième exportateur sud-américain de pétrole.

 27/04/2007 07:42:58 – © 2007 AFP