Le moral des ménages français continue de se redresser en avril

 
 
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Une personne fait ses courses dans un hypermarché (Photo : Mychèle Daniau)

[27/04/2007 09:49:10] PARIS (AFP) Le moral des ménages français a continué de se redresser en avril, l’indicateur qui le mesure s’établissant à -20 contre -22 en mars et -23 en février, une amélioration que les économistes jugent plutôt lente, malgré de bons signes sur le front de la consommation.

“Le moral des ménages progresse à la vitesse d’un escargot”, et même si toutes ses composantes se sont améliorées en avril par rapport à mars, selon l’enquête publié vendredi par l’Insee, elles l’on fait “chacune de façon marginale” et le niveau de confiance “reste bas dans l’absolu”, souligne Nicolas Bouzou, du cabinet d’études sectorielles Asterès.

En avril, l’opinion des ménages sur leur situation financière personnelle, passée et future, “s’améliore légèrement”, relève l’Insee. Mathieu Kaiser (BNP Paribas) y voit une explication dans le fait que le “reflux de l’inflations’est ajouté aux baisses d’impôts appliquées dès le début de l’année”.

Les ménages sont aussi plus optimistes sur les perspectives d’évolution du niveau de vie en France, l’indice passant de -20 à -17, tandis que leur opinion sur le niveau de vie passé s’améliore.

Les ménages sont “légèrement plus nombreux” qu’en mars à penser qu’il est opportun de faire des achats importants dans la situation économique actuelle. Pour Mathieu Kaiser, cet indicateur, qui est le plus fiable concernant la consommation des ménages, montre que “les déterminants de la consommation demeurent très positifs”.

En revanche, leurs opinions sur leur capacité future à épargner et sur l’opportunité d’épargner évoluent peu. Quant au solde sur la situation financière des ménages, il est en légère hausse.

Les ménages considèrent que l’évolution passée des prix leur a été plus favorable en avril, alors que leur opinion sur les perspectives d’inflation ne varie pas.

Enfin, concernant l’évolution du chômage au cours de 12 prochains mois, les ménages sont “nettement plus optimistes” qu’en mars, note l’Insee. L’indice, qui ne fait pas partie de l’indicateur résumé, est passé de 27 à 14 en un mois.

Marc Touati (Association pour la connaissance et le dynamisme économiques) analyse cette évolution en ces termes: “les ménages restent encore sceptiques quant à la réalité de la baisse du chômage mais veulent bien essayer d’y croire”.

Les chiffres du chômage en mars, communiqués jeudi, montrent un nouveau recul du taux de chômage, ramené à 8,3%, mais, depuis plusieurs mois, ces statistiques font l’objet d’une contestation sans précédent sur fond de campagne présidentielle.

Pour Alexandre Milicourtois, du cabinet Xerfi, “une remise à plat des chiffres de l’emploi reste donc une impérieuse nécessité” car “l’évolution du chômage est le principal élément de la confiance de l’opinion, et donc un élément indispensable de la croissance économique”.

Au total, conclut Marc Touati, même si le chômage baisse, “la situation des ménages demeure des plus fragiles” en raison d'”un taux d’endettement de 70%, de créations d’emplois faiblardes, d’une hausse des taux d’intérêts trop importante et d’une bulle immobilière qui touche à sa fin”.

 27/04/2007 09:49:10 – © 2007 AFP