Airbus : plus de 4.100 emplois supprimés en France, les 3/4 à Toulouse

 
 
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Des employés d’Airbus font grève le 27 avril 2007 à Saint-Nazaire (Photo : Frank Perry)

[27/04/2007 18:59:08] TOULOUSE (AFP) Plus de 4.100 emplois devraient être supprimés sur les sites d’Airbus en France en raison du plan de restructuration de l’avionneur Airbus, la ville de Toulouse étant la plus touchée avec plus de 3/4 de ses réductions d’effectifs.

2.305 emplois, concernant à la fois des personnels d’Airbus et des sous-traitants ou des intérimaires, devraient être supprimés dans les usines de production de Toulouse et de sa banlieue. Les effectifs du siège (Central entity) devraient être amputés de 964 postes.

A Saint-Nazaire et Nantes (Loire-Atlantique), où des débrayages ont eu lieu vendredi en protestation contre le montant extrêmement réduit de la prime de participation, ce sont respectivement 369 et 295 postes qui seront supprimés.

En Allemagne, c’est Hambourg qui sera la ville la plus touchée avec la suppression de 2.317 emplois, tandis que les suppressions d’emplois s’élèvent à 1.O95 à Filton (Royaume-Uni) et 334 à Getafe (Espagne).

“Ces chiffres n’ont rien de nouveau pour nous”, a commenté Françoise Vallin, représentante la CFE-CGC au comité européen qui s’est tenu vendredi à Toulouse. “Il concerne les personnels d’Airbus mais également les sous-traitants”, a-t-elle précisé.

“Il est clair que la France et Toulouse paient le prix fort du plan de restructuration, mais cela s’explique par la présence du siège (d’Airbus), où les personnes touchées sont essentiellement des cadres”, a poursuivi Mme Vallin.

Pour cette syndicaliste, il est “hors de question de mettre en opposition France et Allemagne”. “Nous attendons un même traitement pour une même fonction quel que soit le pays”, a-t-elle souligné.

Jean-François Knepper, vice-président FO du comité européen, a rappelé que les syndicats d’Airbus, tant en France qu’en Europe, avaient toujours “les mêmes priorités: les emplois puis des garanties sur les fermetures et les ventes des sites”, sans vouloir commenter les chiffres révélés par la direction.

Ceux-ci ne concernent pas les sites comme Nordenham en Allemagne que la direction d’Airbus entend céder à des partenaires. Elle s’est fixée la date de la mi-juillet pour signer ces accords de partenariat.

“On a l’impression que la direction veut avancer vite, alors que de notre côté, on veut que les choses se fassent dans l’ordre et sereinement”, a insisté M. Knepper, délégué FO, le syndicat majoritaire à Airbus France. “Au niveau européen d’abord puis au niveau national, comme l’a proposé la direction”, a-t-il dit.

Même appréciation pour Françoise Vallin pour qui “tout cela semble s’accélerer”. La déléguée CFE-CGC a ajouté: “Nous voulons dire: + attention à ne pas précipiter les choses+”. Nous avons des programmes à assurer, à soutenir, des avions à développer très rapidement”.

Lors du comité européen, les syndicats ont demandé que les cabinets d’experts désignés, un allemand, l’autre français, “puissent travailler sereinement et rendre leurs conclusions sur les décisions du plan”, a poursuivi Jean-François Knepper.

De son côté, la direction d’Airbus a indiqué qu’elle avait “déjà recruté en France, depuis le début de l’année 2007, 200 personnes en CDI, sur des postes de production ou d’ingénierie”, auxquelles devrait s’ajouter la centaine d’élèves issus du lycée Airbus de Toulouse.

Airbus a par ailleurs fait savoir que la première réunion annuelle de négociations sur la politique salariale aurait lieu jeudi, une semaine après les débrayages dans différentes usines françaises de l’avionneur consécutifs à l’annonce du montant de la prime de participation s’élevant en moyenne à 2,88 euros.

 27/04/2007 18:59:08 – © 2007 AFP