[28/04/2007 06:27:59] SANTIAGO (AFP) Les fructueuses relations entre l’Amérique Latine et la Chine ne vont pas s’éterniser et quand la forte demande des matières premières du géant asiatique se réduira, la région devra offrir des produits de plus grande technologie et à plus grande valeur ajoutée. C’est le constat des participants du deuxième Forum économique Mondial (WEF) qui s’est terminé jeudi à Santiago. Cependant les chefs d’entreprises et les économistes, qui ne peuvent prévoir la date de la fin des achats massifs de la Chine, appellent à se préparer à chercher d’autres créneaux pour y exporter de nouveaux produits. Pour le banquier et chef d’entreprise chilien, Andronico Luksic, le continent sud-américain se trouve au moment de prendre des décisions à long terme ou d’adopter une stratégie commune pour renforcer et diversifier les échanges avec la Chine mais aussi pour attirer les investisseurs. Selon M. Luksic, qui est à la tête du deuxième groupe économique du Chili, un pays qui possède un traité de libre échange avec la Chine, il faut encourager les compagnies latino-américaines à investir dans le pays asiatique et les producteurs à exporter des produits à forte valeur ajoutée. “L’obligation de l’Amérique Latine est d’ajouter de la valeur à ses matières premières”, indique-t-il, estimant que les entrepreneurs latino-américains “devraient prendre des risques et ne pas avoir peur du grand dragon”. “La Chine a besoin de nous aujourd’hui”, affirme-t-il. M. Luksic propose de créer un Conseil des affaires sino-latino-américaines pour promouvoir les relations bilatérales et construire ainsi une base d’informations utilisables pour prendre des décisions commerciales ou financières. Pour sa part le président de la puissante compagnie minière chinoise Minmetals, M. Zhang Shoulian, prône les renforcements des liens, indiquant qu’il existe “d’autres manières de coopérer comme, l’investissement direct, le transfert de technologie ou l’échange culturel”. Un des moteurs de la croissance en Amérique Latine (5,6% en 2006) a été les exportations vers la Chine, principalement le cuivre. De son côté, M Jose-Luis Machinea, le secrétaire de la Commission économique de l’Amérique Latine (CEPAL) prédit que la romance entre l’Amérique Latine et la Chine a encore de beaux jours. “Cette lune de miel ne va pas s’arrêter durant la croissance de la Chine et celle-çi va encore se poursuivre pour un certain temps” a-t-il déclaré à l’AFP tout en avertissant qu’ “à un moment la phase importante de son processus d’industrialisation allait prendre fin”. “La Chine passera alors à un autre niveau de développement et la demande de matières premières diminuera, puis augmentera le secteur des services et ces derniers ne requièrent pas de matières premières”, a-t-il ajouté. “Il faut profiter de l’occasion que nous avons en ce moment pour ajouter un peu de valeur à nos exportations. C’est le grand défi que doit relever la région”, a estimé l’expert économique. Mais pour l’ancien ministre du Développement, de l’Industrie et du Commerce du Brésil, M. Luis Fernando Furlan, le passage de la Chine à un autre niveau de développement entraîne la croissance des classes moyennes, ce qui offre de nouvelles occasions aux producteurs. “Nous devons améliorer l’infrastructure de nos pays pour réduire le coût des exportations”, souligne l’ancien ministre. Le volume des échanges commerciaux entre l’Amérique Latine et la Chine qui était de 200 millions de dollars en 1975, s’élève à 70,2 milliards de dollars en 2006 et devrait atteinde les 80 milliards de dollars en 2007. Le président chinois, M Hu Jintao, prévoit que les échanges pourraient dépasser 100 milliards de dollars en 2010. |
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