[29/04/2007 07:22:06] NEW YORK (AFP) Tout en continuant de doper les exportations des multinationales américaines, l’impact positif de la faiblesse du dollar sur la croissance des bénéfices des sociétés aux Etats-Unis comme sur la réduction du déficit commercial reste limité, selon les analystes. La faiblesse du billet vert, qui a enfoncé vendredi son plancher historique face à l’euro, est toutefois une aubaine pour les grosses entreprises américaines. Les multinationales, par définition fortement exportatrices et implantées à l’étranger, bénéficient en effet de deux effets favorables liés à la dépréciation du dollar, qui a perdu près de 16% face à l’euro depuis le début 2006. Elles voient tout d’abord leurs bénéfices automatiquement gonflés par un effet de change positif lorsqu’elles rapatrient aux Etats-Unis le fruit de leurs ventes à l’étranger. D’autre part, leurs produits sont rendus moins chers dans les pays où les devises se sont appréciées face au billet vert. “Si l’on prend l’exemple de l’avionneur américain Boeing, dont les ventes dépassent largement celles de son concurrent Airbus, il est clair que le dollar y a été pour quelque chose, même si l’on ne peut exclure les retards de livraison rencontrés par l’avionneur européen”, relève Terri Belkas, analyste chez DailyFX.com. D’autres entreprises, qui dépendent de leurs exportations, comme le groupe de matériel de chantier Caterpillar, ont vu “leurs profits nettement progresser à l’étranger alors que leurs ventes ralentissaient aux Etats-Unis”, poursuit-il. “Les gagnants sont clairement les multinationales”, résume Marc Pado de Cantor Fitzgerald. “Mais certaines entreprises comme le leader mondial de la distribution Wal-Mart, qui fait fabriquer beaucoup de ses produits en Asie, sont plus désavantagées par la hausse du prix de leurs importations que par l’avantage compétitif que confère à d’autres la baisse du dollar”, nuance-t-il. L’impact d’un tel avantage, s’il est “significatif, n’est pas si important qu’on le pense”, relativise aussi Michael Thompson, directeur de recherche chez Thomson Financial. “La tendance de long terme depuis au moins trois ans a été celle d’une appréciation de l’euro face au dollar”, rappelle Robert Keiser, également analyste chez Thomson Financial. “Or les bénéfices des entreprises américaines n’ont cessé depuis de progresser pour afficher des croissances à deux chiffres”, poursuit-il. “Il était donc tentant d’attribuer cette croissance à la faiblesse du dollar… jusqu’à aujourd’hui, où l’on observe un ralentissement de profits des sociétés, au moment même où le billet vert est au plus bas”, poursuit-il. “Cela invite à se demander si le taux de change a réellement un impact sur la croissance des entreprises américaines”, poursuit M. Keiser. Près de 40% du chiffre d’affaires des sociétés de l’indice SP500 est réalisé à l’étranger, mais la Chine, dont la monnaie est liée au dollar par un taux quasi-fixe, est désormais le deuxième partenaire commercial des Etats-Unis. Selon différents analystes, la balance commerciale des Etats-Unis profiterait ainsi davantage d’une dépréciation du dollar face aux monnaies asiatiques que face à l’euro. Pour David Gilmore, de Foreign Exchange Analytics, plus que les taux de change, ce sont en fait les rythmes de croissance des différentes économies qui devraient à l’avenir doper les exportations américaines et permettre une réduction du déficit commercial des Etats-Unis. “Alors que la croissance de l’Asie et de la zone euro devrait accélérer, les multinationales américaines vont certainement être en mesure d’accroître leurs chiffres d’affaires à l’étranger”, prédit-il. |
||
|