[30/04/2007 19:41:06] WASHINGTON (AFP) Paul Wolfowitz s’est défendu lundi devant les administrateurs de la Banque mondiale des accusations de népotisme portées contre lui mais son maintien à la tête de l’institution internationale dépend surtout du soutien que lui accordera l’administration américaine. Le président de la Banque mondiale (BM) a été entendu lundi par le “comité ad hoc” chargé de déterminer s’il a commis une infraction aux règles de la Banque en accordant à sa compagne Shaha Riza, également salariée de l’institution, des augmentations de salaire très importantes. Le Conseil d’administration, composé de 24 représentants des Etats membres, devait ensuite se réunir pour examiner les discussions entre M. Wolfowitz et le comité ad hoc. Le Conseil d’administration a le pouvoir de renvoyer le président de la Banque mais les Etats-Unis, en temps que premier pays donateur, y disposent de la plus forte représentation (plus de 16%) et rien ne se fera sans leur accord. D’autant plus que Paul Wolfowitz, ancien numéro deux du Pentagone et l’un des architectes de la guerre en Irak, a été nommé à la tête de la BM début 2005 sur proposition de l’administration républicaine américaine en vertu de la règle non écrite qui veut que le président de la BM soit un Américain et celui du Fonds monétaire international (FMI) un Européen. “Mon opinion est qu’il devrait rester”, a affirmé lundi M. Bush. Il était interrogé sur la question lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche en compagnie de la présidente en exercice du Conseil européen, la chancelière allemande Angela Merkel, et du président de la Commission européenne José Manuel Barroso. M. Bush a toutefois ajouté que la crise qui secoue actuellement la Banque mondiale n’avait pas été abordée lors de ses discussions avec les dirigeants européens.
L’Allemagne est l’un des pays les plus en pointe pour réclamer la démission de Paul Wolfowitz mais Mme Merkel a estimé lundi que la Banque mondiale devait elle-même régler ce conflit, de manière “transparente et franche”. Pour mieux se défendre, le président de la BM a fait appel à l’un des avocats les plus réputés de Washington, Robert Bennett, qui l’accompagnait lundi devant le comité ad hoc. Selon cet avocat, les accusations portées contre Paul Wolfowitz, 63 ans, sont fausses et il rappelle que c’est ce dernier lui-même qui a averti le Conseil d’administration de sa relation avec Shaha Riza lorsqu’il a pris la tête de la Banque en juin 2005. Il avait alors proposé de se récuser de toute décision la concernant. Le Conseil avait alors refusé cette proposition, estimant que Mme Riza devait être détachée dans une autre administration mais sans se prononcer sur la question de ses émoluments. Il y a trois semaines, des fuites sur le montant de son salaire, près de 200.000 dollars par an, ont provoqué une véritable insurrection au sein de la BM, un adjoint de Paul Wolfowitz allant même jusqu’à publiquement l’appeler à la démission. Après avoir affirmé qu’il avait respecté toutes les procédures, M. Wolfowitz avait toutefois ensuite admis que cela n’avait pas été le cas et s’était excusé lors d’une conférence de presse. Il a toutefois exclu de démissionner. Selon des sources diplomatiques s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, tout renvoi de Paul Wolfowitz par le Conseil d’administration serait considéré comme un désaveu de l’administration américaine au moment où celle-ci cherche à se rapprocher de ses alliés européens. |
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