Delta Air Lines tourne la page après 19 mois de restructuration

 
 
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Un avion Delta Air Lines à l’aéroport de Chantilly, aux Etats-Unis, le 28 mars 2007 (Photo : Paul J. Richards)

[30/04/2007 18:00:43] ATLANTA (AFP) La compagnie aérienne Delta Air Lines est formellement sortie du régime américain des faillites lundi à l’issue d’une lourde restructuration de 19 mois qui lui a permis de boucler en avance son plan d’économies.

Troisième transporteur aérien des Etats-Unis et partenaire d’Air France au sein de l’alliance commerciale SkyTeam, Delta a également dévoilé un nouveau logo pour mieux marquer sa renaissance.

“Aujourd’hui est un jour très particulier dans l’histoire de Delta”, a déclaré le PDG Gerald Grinstein, lors d’un point presse organisé à Atlanta (Georgie, sud-est), siège de la compagnie.

“Rien n’aurait été possible sans les efforts et les sacrifices consentis par nos employés”, a ajouté le PDG, alors que les effectifs sont passés de 53.000 en juin 2005 à 47.000 environ en avril.

Delta, qui a accusé en 2006 une perte nette de 6,2 milliards de dollars s’était placée mi-septembre 2005 sous la protection de la loi encadrant les faillites, dite Chapitre 11.

Cette option permet de se restructurer sous la supervision d’un juge des faillites et facilite la renégociation des dettes ou encore l’obtention de concessions salariales.

Delta y avait recouru le même jour que Northwest Airlines, 4e compagnie aérienne du pays, sur fond de crise sans précédent du secteur après les attentats de septembre 2001 et la flambée des cours du brut, qui faisaient grimper la facture en carburant.

A l’époque, deux autres transporteurs aériens étaient aussi encadrés par le Chapitre 11, United Airlines et US Airways mais en sont sortis depuis. Northwest prévoit pour sa part une sortie du Chapitre 11 d’ici la fin juin.

Depuis, Delta a dû éconduire les avances d’US Airways, qui souhaitait fusionner avec elle. Mais le groupe a préféré s’en sortir seul, pariant sur les bénéfices de son plan de redressement. La direction a également dû faire face à des négociations difficiles pour obtenir des concessions salariales, en particulier avec ses pilotes.

Au final, Delta a bouclé son plan d’économies avec un an d’avance sur son calendrier, avec au total 5 milliards de dollars d’économies sur la période 2002-2007. Près d’un milliard ont été réalisés via des concessions salariales. La dette a été réduite de 16,9 milliards en juin 2005 à 7,6 milliards fin mars dernier.

Delta prévoit un retour à la cotation jeudi à New York, avec l’émission d’actions nouvelles, sous le symbole “DAL”.

Lundi, l’agence de notation Standard and Poor’s a sorti Delta de la catégorie des investissements à risques et attribué la note principale “B”, saluant “une restructuration relativement rapide et réussie”.

“L’avenir est rempli de défis”, a reconnu Gerald Grinstein, “mais nous sommes aujourd’hui plus forts et mieux positionnés pour les affronter”.

A cette occasion, le PDG a laissé entendre que Delta choisirait un successeur en interne pour lui succéder, car “il y a plein de candidats extraordinaires”. Arrivé à la direction du groupe en 2004, M. Grinstein a convenu de rendre son poste 60 jours après la sortie de faillite de Delta.

Delta, qui a réduit sa perte à 130 millions au 1er trimestre, “a fait plus que réduire ses coûts”, a fait valoir le directeur financier Edward Bastian, ajoutant que “nous avons transformé tous les aspects de notre activité”.

La compagnie a mis l’accent sur les lignes internationales, marché plus rentable et moins saturé que le trafic intérieur aux Etats-Unis. Elle a aussi cherché à améliorer sa qualité de service.

Delta ambitionne de porter ses lignes internationales à 50% de ses revenus, contre 35% environ actuellement. Notamment, Delta ambitionne “de devenir un acteur majeur en Asie”, Chine en tête, selon le PDG.

 30/04/2007 18:00:43 – © 2007 AFP