[02/05/2007 14:57:08] ISTANBUL (AFP) La bourse d’Istanbul est repartie à la hausse et la livre turque s’est stabilisée mercredi après l’annulation, la veille, par la cour constitutionnelle de l’élection présidentielle, une décision qui ouvre la voie à des élections législatives anticipées. Mais les investisseurs restaient prudents et les analystes prévoyaient une période de faibles mouvements boursiers. L’indice IMKB des 100 valeurs phares de la bourse d’Istanbul clôturé la journée à 44.256,13 points, en hausse de 726,64 points (1,7%) par rapport à mardi soir. La bourse avait ouvert mercredi sur une hausse de 3,7%. La livre turque s’est pour sa part stabilisée face à l’euro et au dollar après s’être fortement renchérie la veille au soir consécutivement à l’annonce du verdict de la cour constitutionnelle. Elle s’échangeait mercredi à 13H25 GMT à 0,5405 euro contre 0,5423 euro mardi à 16H40 GMT et à 0,7344 dollar contre 0,7360 dollar. La perspective de la désignation au poste de président turc de l’actuel chef de la diplomatie Abdullah Gül, proche de la mouvance islamiste, a provoqué une crise en Turquie. A la suite du 1er tour vendredi du scrutin présidentiel au Parlement, désormais invalidé, l’armée, qui se veut gardienne de la laïcité dans le pays, était sortie de sa réserve pour mettre en garde le gouvernement issu de la mouvance islamiste, qu’elle soupçonne de vouloir islamiser la société. L’IMKB a enregistré un repli de 4% lundi soir et un autre de 3,23% à mardi soir. La livre a bondi de quelque 3% mardi soir face au dollar et à l’euro après avoir reculé de 2,4% la veille face à ces monnaies. Dans la foulée mardi de l’annonce de la cour constitutionnelle, le gouvernement turc s’est dit prêt à tenir des élections législatives anticipées, une mesure attendue par les milieux économiques pour mettre fin au climat d’incertitude régnant actuellement en Turquie. “La bourse a réagi à la décision de la cour qui est arrivé après sa clôture, mais nous sommes arrivé maintenant à un point très différent, où il y a beaucoup d’incertitude sur ce qui va se passer jusqu’aux élections anticipées”, a déclaré à l’AFP Haluk Burumcekci, chef économiste à la banque Fortis. Il faisait référence à un projet gouvernemental, à l’issue encore incertaine, de réforme constitutionnelle incluant l’élection du président de la République au suffrage universel à deux tours. “Les marchés ont salué les élections anticipées, mais cela ne semble pas être une solution radicale. Nous nous dirigeons vers une période qui ne sera pas si calme”, a estimé M. Burumcekci. Gülay Girgin, analyste chez Oyak Investment, a affirmé que les marchés resteraient prudents : “La décision de la cour a diminué les tensions, mais nous sommes maintenant dans une phase de wait-and-see (…) Nous conseillons à nos investisseurs de ne pas acheter et d’être très prudents”. Pour Cevdet Akçay, chef économiste de la banque Yapi Kredi, la situation ne prétait cependant pas à la panique. “Si nous n’avions pas entamé les négociations d’adhésion avec l’Union européenne (en octobre 2005, ndlr), nous serions maintenant dans une situation très grave”, a estimé l’analyste sur la chaîne de télévision CNN-Türk. “Mais ça n’a pas de sens d’envisager aujourd’hui des fluctuations de l’ampleur de celles qu’on avait dans le temps”. |
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