Zone euro : des signaux positifs pour la croissance, mais l’euro fort dérange

 
 
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Les pays de la zone euro

[02/05/2007 10:18:20] BRUXELLES (AFP) Le chômage toujours en baisse et la production manufacturière toujours en hausse, selon des chiffres publiés mercredi, donnent des signaux positifs pour la croissance économique européenne, mais l’euro fort commence à gêner les exportations, selon des économistes.

“La croissance de la zone euro reste sur une tendance supérieure à 3% (en rythme annuel) au début du deuxième trimestre”, au vu de l’indice PMI, estime Sylvain Broyer, économiste d’Ixis-CIB.

L’indice des directeurs d’achat du secteur manufacturier dans la zone euro (PMI) est resté inchangé à 55,4 points en avril, selon l’institut NTC Economics. Il s’agit de son plus bas niveau depuis 13 mois, mais l’indice reste cependant en territoire positif pour le 22e mois consécutif, selon l’enquête.

Un indice au-dessus de 50 points indique que l’activité manufacturière progresse, tandis qu’un chiffre sous 50 reflète une contraction.

La confiance des industries manufacturières “reste solide” malgré la stagnation de l’indice, selon David Brown, de Bear Stearn.

Mais “la baisse de l’élan se poursuit par rapport au pic de la mi-2006”, note Howard Archer, de Global Insight.

Le taux de change de l’euro, qui a battu vendredi des records face au dollar et au yen, commence à peser sur la compétitivité des exportateurs européens.

“On observe les premiers signes de l’atteinte que porte la force de l’euro, notamment par rapport au dollar américain, à la compétitivité sur les marchés étrangers”, juge Jacques Cailloux, de la Royal Bank of Scotland.

“Les exportations progressent à leur taux le plus faible depuis août 2005, entraînant un recul de la croissance totale des nouvelles commandes à son plus bas niveau depuis quinze mois. Le pouvoir de tarification s’en trouve également affecté, les prix facturés par les entreprises manufacturières enregistrant leur plus faible hausse mensuelle depuis mars de l’année dernière”, analyse-t-il.

Bonne nouvelle en revanche, les entreprises manufacturières continuent d’embaucher, à leur plus fort rythme depuis août 2000, selon l’enquête.

Au-delà du seul secteur manufacturier, la baisse du chômage s’est poursuivie dans la zone euro en mars.

Le taux de chômage a reculé à 7,2%, contre 7,3% en février, selon les données corrigées des variations saisonnières publiées par l’office statistique européen Eurostat.

Depuis un an, le chômage a reculé d’un point: il atteignait 8,2% en mars 2006.

La baisse du chômage “va favoriser la consommation”, relève Howard Archer. Mais “il est probable que la hausse de l’emploi va devenir plus modérée dans les prochains mois”, tempère-t-il.

Lundi, plusieurs indicateurs avaient déjà donné des signaux positifs.

Le climat des affaires, qui mesure la confiance des industriels, a atteint en avril un nouveau sommet, tandis que la confiance des entrepreneurs et des consommateurs s’est maintenu maintenu à un niveau élevé.

L’inflation est restée modérée, ralentissant à 1,8% en avril, après 1,9% en mars, soit dans les clous fixés par la Banque centrale européenne (BCE), pour laquelle la stabilité des prix est garantie quand l’inflation est proche mais en dessous de 2%.

L’ensemble de ces indicateurs devrait conforter la BCE dans son intention de relever ses taux d’intérêt en juin, malgré la force de l’euro, mais elle pourrait ensuite marquer une pause, selon les économistes.

Avec les nuages qui apparaissent, “la BCE ne devrait pas relever les taux au-delà de 4%” après juin, estime Jacques Cailloux.

 02/05/2007 10:18:20 – © 2007 AFP