L’OPEP et l’AIE divergent sur l’opportunité d’augmenter l’offre de brut

 
 
SGE.UKZ55.020507125210.photo00.quicklook.default-188x245.jpg
Le secrétaire général de l’OPEP Abdallah El-Badri, le 15 mars 2007 (Photo : Dietr Nagl)

[02/05/2007 12:52:29] RYAD (AFP) L’OPEP a estimé mercredi qu’il n’y avait pas lieu d’augmenter la production de brut, un avis que ne partage par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui a appelé à une hausse de la production.

“Le marché est stable. Je pense que nous allons, probablement en juin, examiner le marché pour voir si nous avons besoin ou pas de plus de pétrole. Mais je ne crois pas que nous en aurons besoin”, a déclaré le secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) Abdallah El-Badri à des journalistes à Ryad.

“L’offre et la demande sont stables”, a-t-il ajouté en marge de la 2e édition d’une table ronde des ministres asiatiques de l’Energie.

Il était interrogé sur l’opportunité de pomper davantage de brut pour contenir les cours sur le marché pétrolier international.

Le directeur exécutif de l’AIE, Claude Mandil, a estimé au contraire qu’il y avait un manque d’approvisionnements, ce qui requiert une augmentation de la production.

“Actuellement il y a un manque de brut, nous voyons que les stocks de brut n’augmentent pas alors qu’ils devraient le faire en cette période de l’année”, a dit M. Mandil.

Il a également exhorté les pays producteurs à investir dans l’infrastrucrure pétrolière pour s’assurer une capacité de production de réserve à utiliser, en cas de besoin, pour réduire la pression sur les prix.

“Nous espérons qu’il y aura à moyen terme une croissance des investissements en amont et en aval, ce qui pourrait réduire la pression sur les prix”, a-t-il dit, estimant que cette pression était “en partie (…) la conséquence d’un manque de capacité de réserve”.

M. Badri a dit à ce sujet qu’il s’attendait à des retards dans la réalisation de certains projets pétroliers en cours dans des pays de l’OPEP en raison de la montée des coûts.

“Nous n’avons pas vu des coûts aussi élevés dans le passé. Je ne pense pas qu’ils (les projets) seront classés, mais ils seront retardés”, a-t-il dit.

A l’horizon 2030, l’OPEP aura à augmenter sa capacité de production de 9 millions de barils/jour (mbj), nécessitant des investissements estimés entre 230 et 500 milliards de dollars, a-t-il ajouté.

Le secrétaire général de l’OPEP a expliqué que le cartel était en mesure d’approvisionner le monde en pétrole pendant les 80 prochaines années mais qu’il avait besoin de garanties pour la demande.

“Le problème, c’est la sécurité de la demande (…). L’inquiétude de la plupart des pays de l’OPEP est qu’ils ne veulent pas investir et se retrouver avec une capacité additionnelle” non utilisée, a-t-il dit.

Les cours du brut étaient en hausse mercredi dans les échanges électroniques cotés en Asie, alimentés par les inquiétudes sur la faiblesse des stocks d’essence aux Etats-Unis.

 02/05/2007 12:52:29 – © 2007 AFP