[03/05/2007 16:00:40] AMSTERDAM (AFP) Un tribunal d’Amsterdam a infligé un sérieux revers jeudi au projet d’achat de la banque néerlandaise ABN Amro par le britannique Barclays et donné un coup de pouce à une offre concurrente record d’un consortium européen. Le tribunal de commerce s’est opposé à ce qu’ABN Amro puisse en l’état vendre sa filiale américaine, LaSalle, à Bank of America, une transaction au coeur de la bataille bancaire de titans en cours en Europe pour la prise de contrôle du groupe néerlandais. Il est “interdit à ABN Amro (…) de procéder (…) ou de collaborer à l’exécution de l’accord d’achat” de LaSalle signé avec Bank of America, “sans l’accord préalable de l’assemblée des actionnaires”, a indiqué le président du tribunal Huub Willems, estimant que cet accord lésait les intérêts des actionnaires de la banque néerlandaise. Le 22 avril Barclays avait annoncé avoir trouvé un accord en vue d’acheter ABN Amro pour 67 milliards d’euros par échange d’actions, un montant sans précédent dans le secteur. Mais la banque britannique avait conditionné son offre à la vente séparée de LaSalle à Bank of America pour 21 milliards de dollars (15,5 milliards d’euros). Camouflet pour Barclays et ABN, le jugement rendu jeudi fait à l’inverse les affaires d’un consortium bancaire concurrent qui lorgne également sur ABN Amro et s’est dit prêt à surenchérir à hauteur de 72 milliards d’euros. Ce consortium est composé de trois banques européennes, la britannique Royal Bank of Scotland (RBS), qui ne cache pas son intérêt pour LaSalle et a donc tout intérêt à éviter sa vente à Bank of America, l’espagnole Banco Santander (SCH) et la belgo-néerlandais Fortis. La procédure en référé au tribunal de commerce avait été initiée par une association de petits actionnaires néerlandais (VEB). Elle accusait la direction d’ABN d’avoir cherché, en vendant d’office LaSalle à Bank of America, à empêcher toute surenchère après l’accord avec Barclays. |
||
|