La Commission européenne est optimiste pour la croissance et défend l’euro fort

 
 
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Le commissaire aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia le 3 mai 2007 à Bruxelles (Photo : Gérard Cerles)

[03/05/2007 12:50:41] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne s’est montrée jeudi optimiste pour la croissance économique dans la zone euro en 2007 et a défendu les avantages de l’euro, dont la force inquiète des économistes et des responsables politiques.

A l’occasion de la publication de sa deuxième “déclaration annuelle sur la zone euro”, la Commission dresse un tableau favorable de la situation économique, estimant que “les perspectives de croissance (…) sont plus favorables en 2007 qu’elles ne l’ont été pendant de nombreuses années”.

“La reprise économique solide se poursuit” et “j’espère que les prochaines prévisions vont le confirmer”, a indiqué le commissaire aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia, lors d’une conférence de presse.

Bruxelles doit publier lundi prochain ses nouvelles prévisions économiques. Jusqu’ici, la Commission table sur une croissance de 2,4% pour la zone euro cette année (après 2,7% en 2006), mais M. Almunia avait estimé dans un entretien avec l’AFP en avril qu’elle pourrait être meilleure que cela.

De plus, selon lui, “la croissance potentielle est peut-être en train de s’améliorer”, grâce à “la nette augmentation de la productivité” et à la “réduction du chômage structurel”, obtenues grâce aux réformes menées ces dernières années par les pays européens.

Jusqu’à présent la croissance potentielle de la zone euro était estimée à 2% par an. M. Almunia a précisé qu’il faudrait attendre la fin de l’année pour confirmer son “intuition”.

Autre élément favorable pour la situation économique, “l’inflation demeure contenue”, même si elle devrait augmenter de manière bénigne au second semestre, essentiellement à cause “d’effets de base”, selon le commissaire.

En avril, l’inflation a baissé à 1,8% dans la zone euro, restant donc conforme à l’objectif de la Banque centrale européenne, pour laquelle la stabilité des prix est garantie quand ils augmentent légèrement, en dessous de 2% en moyenne.

M. Almunia s’est par ailleurs employé à défendre la monnaie unique face aux craintes exprimées par certains économistes devant son taux de change particulièrement vigoureux et aux attaques venues notamment de responsables politiques français, engagés dans la campagne présidentielle.

Reconnaissant que “le taux de change effectif actuel de l’euro se trouve légèrement au-dessus de la tendance (…) historique des 25-30 dernières années”, M. Almunia a jugé que son appréciation n’était “pas si importante” et a réfuté que l’euro fort handicape les exportations et la croissance européennes.

L’euro a battu jeudi matin son record historique face au yen, et la semaine dernière son record face au dollar.

Certains économistes s’inquiétaient mercredi de cette situation après la publication de l’indice PMI de l’activité manufacturière dans la zone euro, au plus bas depuis 13 mois.

Selon le rapport de la Commission, “l’euro s’est apprécié d’environ 11% par rapport au dollar et d’environ 12,5 % par rapport au yen” en 2006 et “cette forte appréciation s’est poursuivie” en 2007.

Mais selon le commissaire Almunia, “il n’y a pas de lien direct entre l’appréciation du taux de change de l’euro depuis l’an dernier et les risques éventuels que cela pourrait faire peser sur nos exportations”.

A preuve, les exportations de la zone euro, et notamment celles de la France, vers les Etats-Unis ont progressé ces quatre dernières années, a-t-il argumenté.

“Personne ne pourra en conclure que notre économie en pâtit. Au contraire “l’euro nous protège de la volatilité externe et engendre de nombreuses opportunités nouvelles, ce qui relance la croissance”, a plaidé M. Almunia.

“Avec notre devise (l’euro), nous vivons mieux” qu’auparavant, a-t-il conclu.

 03/05/2007 12:50:41 – © 2007 AFP