Faute de paris sur la présidentielle, les Français peuvent miser sur la bourse

 
 
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Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy lors du débat télévisé le 2 mai 2007

[04/05/2007 07:03:22] PARIS (AFP) Si les paris sur les résultats de la présidentielle sont illégaux en France, les électeurs peuvent quand même miser sur des actions de sociétés susceptibles de monter en cas de victoire de l’un des deux candidats dimanche.

La Société générale propose une gamme de 27 titres dans un panier d’actions “Elections 2007 droite” et autant dans celui “Elections 2007 gauche” dont les cours devraient varier en fonction du nom du prochain président élu dimanche : Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal.

Treize actions sont communes à ces deux produits, proposés depuis fin février.

“Nos analystes se sont intéressés aux principales mesures proposées par les candidats pour voir quelles sont celles qui peuvent avoir une influence sur tel ou tel titre”, a expliqué Olivier Gentier, responsable marketing à la Société générale.

Cette initiative, lancée aux Etats-Unis pour la dernière élection présidentielle, est une première en France.

Nicolas Sarkozy a promis d’assouplir la loi sur les 35 heures et d’encourager les heures supplémentaires.

“Cela signifie que les entreprises avec un grand nombre d’employés vont en tirer bénéfice”, explique Arnaud Riverain, responsable chez Arkeon Finance, une entreprise d’investissement.

Ainsi, les groupes de BTP, comme Bouygues, Eiffage et Vinci, ou de l’hôtellerie, comme Sodexho et Accor, figurent dans la gamme “Elections 2007 droite”.

Ségolène Royal s’est elle engagée à relever le salaire minimum de 1.250 euros à 1.500 euros, afin de relancer la consommation. Un géant de la grande distribution comme Carrefour fait donc partie des titres probablement dynamisés par l’élection de la candidate socialiste.

Mme Royal a aussi le projet de remplacer une partie du nucléaire par des énergies renouvelables et a indiqué qu’elle s’opposerait à la fusion du groupe d’énergie et d’environnement Suez avec Gaz de France.

“L’ordre du jour sur l’énergie de Mme Royal pourrait miner la confiance des investisseurs dans ce secteur”, indiquait un récent rapport de la banque HSBC.

Malgré le statut de favori de Nicolas Sarkoy, et le fait qu’il soit arrivé en tête au premier tour, les deux programmes d’actions ont progressé tous deux de manière similaire, d’environ 5% depuis février.

Quel que soit le vainqueur de l’élection du 6 mai, il est peu probable que le résultat final ait un impact fort sur la bourse de Paris, comme cela avait été le cas en mai 1981. La bourse avait alors plongé de 30% dans le mois suivant l’élection de François Mitterrand, qui défendait un programme de nationalisations.

La politique économique de la France est désormais dépendante de la Banque centrale européenne (BCE), gardienne de l’euro et souveraine en matière de taux d’intérêts.

De plus, “si vous prenez le CAC 40 (principal indice boursier sur la place de Paris), plus de 70% de l’activité a lieu en dehors des frontières de la France, donc l’impact des politiques nationales est limité”, explique M. Riverain.

 04/05/2007 07:03:22 – © 2007 AFP