[04/05/2007 16:54:54] SAINT-NAZAIRE (AFP) Les salariés d’Airbus à Saint-Nazaire et Nantes, en grève depuis une semaine sur la question des primes, ont refusé de reprendre le travail vendredi contre l’avis de la plupart des syndicats, au risque d’interrompre toute négociation avec la direction. Les propositions jeudi par la direction de l’avionneur européen à Toulouse d’accorder 500 euros de prime et une augmentation de 2,5% à l’ensemble des salariés n’ont pas désarmé la mobilisation, en dépit des appels à la reprise du travail lancés par les principaux syndicats. “Le geste fort que l’on attendait n’est pas là”, a expliqué Yvonnick Guiheneuf, porte-parole de la coordination des salariés d’Airbus Saint-Nazaire (2.400 salariés) qui ont voté vendredi matin en assemblée générale, à une large majorité, la poursuite de la grève jusqu’à mercredi. La production des trois sites d’Airbus en Loire-Atlantique est paralysée depuis le 27 avril, mais le mouvement ne s’est pas étendu aux autres sites français de l’avionneur, à Toulouse et Méaulte (Somme). Le personnel a spontanément arrêté après que la direction du groupe, qui fait face à des difficultés financières, a annoncé des primes de 2 à 10 euros par salarié en 2007, contre 1.200 à 1.800 euros en 2006. Cette annonce a été très mal vécue par beaucoup de salariés, choqués par les révélations sur le versement d’une prime de départ de 8,4 millions d’euros à Noël Forgeard, ancien patron d’Airbus et président exécutif d’EADS (maison mère d’Airbus), après son éviction en juillet 2006. Les grévistes réclament des primes “au moins identiques à celles de l’an dernier” et 5% d’augmentation. “On a été mal compris par la direction générale”, a ironisé vendredi M. Guiheneuf devant plusieurs centaines de salariés qui n’ont pas hésité à huer les représentants syndicaux appelant à la modération. Yvonnick Dréno, responsable Force Ouvrière, syndicat majoritaire, n’est pas parvenu à convaincre l’AG que la proposition de la direction était “une ouverture des négociations”. Il a fait également valoir en vain que la direction d’Airbus refuserait de pousuivre les négociations “tant qu’il n’y a pas une situation sereine dans les établissements de l’ouest”. Lors du vote, les responsables syndicaux FO, CFE-CGC et CFTC ont été quasiment les seuls à lever la main pour s’opposer à la poursuite de la grève, a constaté un journaliste de l’AFP. A Toulouse, la responsable de la CFE-CGC d’Airbus France a déclaré dans la journée qu’il n’était “pas question de mettre (l’) entreprise en péril par ce type d’action”. Seule la CGT, minoritaire, soutient le mouvement car elle “n’entend pas se substituer à la volonté des salariés”, a expliqué Xavier Petrachi, délégué du syndicat à Toulouse. “Les propositions de la direction c’est des clopinettes. On exige le paiement de la prime. Si on arrête maintenant, ça n’a pas de sens”, résumait vendredi matin un gréviste nazairien. Dans un climat également tendu et assez confus, les salariés d’Airbus Nantes (2.000 salariés) ont voté eux aussi en assemblée générale la poursuite de leur mouvement. Une nouvelle AG est prévue mercredi matin, mais FO a décidé d’organiser en parallèle une consultation de ses syndiqués. Le site de Nantes fabrique notamment le caisson central des Airbus, tandis que ceux de Saint-Nazaire sont dédiés à l’intégration d’éléments de fuselages et à la production de pièces de haute précision ou en matériaux composites. |
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