[04/05/2007 16:17:51] BERLIN (AFP) Les salariés de la métallurgie, de l’automobile et de l’électrotechnique en Allemagne ont obtenu une hausse conséquente de leur traitement, signal important alors que les syndicats réclament une meilleure redistribution des fruits de la robuste croissance allemande. Le patronat et le syndicat IG Metall ont annoncé vendredi une hausse de 4,1% à partir de juin des salaires, suivie d’une nouvelle revalorisation de 1,7% un an plus tard. Après une vingtaine d’heures de négociation, les partenaires sociaux ont annoncé lors d’une conférence de presse cet accord, qui s’applique d’abord aux 800.000 salariés du secteur dans l’Etat régional du Bade-Wurtemberg, où se concentre la grande partie de l’industrie automobile allemande. L’accord doit ensuite être étendu aux 3,4 millions de salariés dans toute l’Allemagne. Les salariés concernés recevront de plus une prime de 400 euros en avril et mai, selon les négociateurs. Cet accord salarial, valable pendant dix-neuf mois, conclut des négociations acharnées marquées par de multiples grèves d’avertissement massives. Jeudi, quelque 300.000 salariés s’étaient mobilisés à l’initiative d’IG Metall, qui agitait également le spectre d’une grève dure, impensable pour le patronat alors que les carnets de commandes débordent. Le syndicat IG Metall réclamait au départ une hausse de 6,5%, contre une proposition de 2,5% assortie d’un bonus unique de 0,5% de la part des employeurs. “C’est une belle somme”, a commenté le négociateur du syndicat, Jörg Hofmann. “Nous avons pu empêcher les employeurs d’imposer un tournant dans la politique salariale.” Le négociateur des employeurs dans l’Etat régional, Stefan Roell, a reconnu: “Nous voulions rester sous les 4%”, tout en estimant que l’accord trouvé était “équilibré.” Le patron des patrons du secteur de la métallurgie, Martin Kannegiesser, a jugé dans un communiqué que l’augmentation consentie par les entreprises était un pari sur l’avenir: “les salariés vont devoir couvrir les coûts par leur productivité.” Les négociations dans la métallurgie étaient suivies de très près, alors que les avis divergent en Allemagne sur la répartition de la robuste croissance économique. La Confédération patronale allemande s’est ainsi empressée d’assurer vendredi que l’accord dans la métallurgie n’était “pas un exemple” pour d’autres branches, selon son président Dieter Hundt. “Ce qui semble acceptable aujourd’hui vu la conjoncture peut se révéler risqué pour l’emploi”, a-t-il menacé. Nombre d’économistes, soutenus par le gouvernement ainsi que la Banque centrale européenne, ont mis en garde récemment contre des augmentations de salaires trop fortes, qui pourraient selon eux faire déraper la croissance et décourager les embauches. Les analystes de Morgan Stanley, dans une note vendredi, jugent que l’accord dans la métallurgie, “le plus élevé depuis une décennie”, reste “relativement modéré” au vu de la forte croissance du secteur, tiré par la demande mondiale en biens d’équipement. “Mais il ne passera pas inaperçu auprès de la BCE” car il “reflète une modification dans les rapports de force entre salariés et employeurs”, alors que le chômage est en Allemagne au plus bas depuis quatre ans et demi. Signe de cette évolution, la compagnie aérienne allemande Lufthansa a déjà accordé une hausse de salaires de 3,4%, tandis que les salariés de la chimie ont décroché une revalorisation de 3,6%. Dans le bâtiment au contraire, secteur encore en difficulté, les employeurs ont fait capoter vendredi un accord pour une revalorisation de 3,5%. |
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