La Banque asiatique de développement peine à redéfinir son rôle

 
 
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Des membres de la Banque asiatique de développement écoutent le gouverneur de la banque centrale de Taïwan, le 7 mai 2007 à Kyoto (Photo : Toshifumi Kitamura)

[07/05/2007 10:36:36] KYOTO (AFP) Les membres de la Banque asiatique de développement (BAD) ne sont pas parvenus lundi, à l’issue de leur réunion annuelle à Kyoto (sud du Japon), à redéfinir les missions de l’institution dans une Asie soumise à un rapide mais inégal essor économique.

Alors que les délégués des 67 pays membres de la banque se sont généralement accordés sur la nécessité d’adapter celle-ci aux évolutions en cours afin de maintenir son utilité, beaucoup ont néanmoins exigé qu’elle ne perde pas de vue sa mission première de sortir des millions d’Asiatiques de la pauvreté.

“Si un grand nombre de pays de la région deviendront des nations à revenus moyens, certains vont rester des pays à faibles ressources”, s’est inquiété le représentant cambodgien à la BAD, Keat Chhon.

“Il y aura encore un nombre important de pauvres en Asie. Notre opinion est que la BAD doit continuer à se concentrer sur l’éradication de la pauvreté dans ces économies à faibles revenus jusqu’à ce que sa mission soit accomplie”, a poursuivi le délégué du Cambodge, un des pays les plus déshérités de la région.

“La BAD a toujours un rôle vital à jouer pour aider les plus pauvres à réunir les conditions pour s’extraire de la pauvreté et décoller. Nous ne pouvons pas abandonner ces petits Etats, faibles, vulnérables et totalement dépendants du soutien et de l’expertise de la BAD”, a renchéri le délégué de l’archipel de Nauru (Pacifique sud), David Adeang, s’exprimant au nom des pays du Pacifique en voie de développement.

Les nations européennes et les Etats-Unis ont également souhaité que la banque, institution fondée en 1966, ne se départisse pas de son rôle initial qui consistait à emprunter aux Etats riches pour financer les plus pauvres.

“La pauvreté et les inégalités existent encore aussi bien dans les pays à revenus bas qu’intermédiaires”, a souligné le délégué autrichien Marcus Heinz.

Pour autant, la banque est consciente qu’elle doit revoir son rôle à l’aune des changements économiques que connaît la région du fait de la montée en puissance spectaculaire de pays qui, comme la Chine et l’Inde, fondent leur croissance sur les exportations.

La banque régionale s’interroge ainsi sur la façon d’accompagner ce décollage qui devrait permettre une réduction substantielle de l’extrême pauvreté d’ici 2020, selon son président, le Japonais Haruhiko Kuroda.

Elle souhaite favoriser les coopérations et transferts de connaissances en concentrant ses investissements sur les réseaux de télécommunications, les routes et autres infrastructures.

Accusée par les associations écologistes comme Greenpeace de participer au réchauffement climatique de la planète en participant au développement de centrales électriques au charbon, la BAD a dit vouloir contribuer au financement de projets visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

 07/05/2007 10:36:36 – © 2007 AFP