Le
textile/habillement tunisien n’a jamais eu autant besoin d’une nouvelle vie
qu’il l’est aujourd’hui alors que, sous la pression des Chinois et d’autres,
tout le monde refait ses comptes. De fait, notre situation est assez
particulière puisque la majorité de notre système de production est
constitué de petites entreprises de moins de dix personnes dont l’aptitude à
la compétitivité ne dépasse pas certaines limites quand on les observe dans
une perspective d’exportation.
Une
perspective incontournable si l’on place dans l’équation, comme il se doit,
la réalité de ‘’l’étroitesse’’ de notre marché. Mais il faut également
souligner que nous avons un atout capital dans ce domaine, un atout que
personne ne peut nous enlever : la géographie. De l’autre coté de la rive
méditerranéenne se trouvent ainsi nos voisins européens qui constituent un
marché extraordinaire de 400 millions de consommateurs.
Seulement, l’exportation n’est pas une mince affaire car elle nécessite au
moins deux conditions sine qua non :
1)
Des entreprises absolument saines gérées selon les meilleurs standards,
2)
Une solution pour que ces petites entreprises soient vraiment capables
d’exporter.
Pour
la première condition, le Chef de l’Etat vient de prendre quatre décisions
qui vont étoffer les outils dont nos entreprises disposent déjà :
–
consolidation de la base financière
– intensification des opérations de commercialisation
– renforcement de l’infrastructure
– perfectionnement de la connexion à Internet.
Pourtant, quand toutes ces petites entreprises deviendront de plus en plus
saines, il leur manquera encore la carrure pour oser le chemin de
l’exportation. De fait, nous ne croyons pas que la plupart de telles unités
puissent avoir les ressources (matérielles, humaines…) nécessaires à un tel
domaine, du moins pas chacune toute seule. La seule solution, c’est de
réfléchir à la création de consortiums d’entreprises assez similaires pour
qu’elles puissent exporter en groupe et partager ainsi le poids des
ressources nécessaires.