[08/05/2007 15:53:38] RYAD (AFP) L’Union européenne et les monarchies arabes du Golfe ont tenté mardi à Ryad de surmonter les derniers obstacles empêchant la signature d’un accord de libre échange en gestation depuis près de 20 ans, une responsable européenne espérant sa signature avant la fin juin. “Nous sommes très motivés pour tenter de tout faire en vue de la conclusion de cet accord sous la présidence allemande (de l’UE) et bien sûr sous la présidence saoudienne” du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), a déclaré Mme Benita Ferrero-Waldner, la commissaire européenne aux Relations extérieures. L’Allemagne assure la présidence tournante de l’UE jusqu’à la fin juin. Mme Ferrero-Waldner s’exprimait devant la presse à l’issue d’une conférence ministérielle annuelle entre l’UE et le CCG qui regroupe les six monarchies pétrolières arabes du Golfe: Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar. Plus tôt dans la journée, le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier a estimé que la signature de cet accord en négociation depuis 1988, pourrait avoir lieu avant la fin de l’année en cours. “Je suis optimiste (et estime ) que nous serons en mesure de conclure les négociations cette année”. En février, la ministre de l’Economie des Emirats arabes unis, cheikha Loubna Al-Qassimi, avait déjà déclaré s’attendre à la signature de cet accord de libre-échange courant 2007. L’UE entend capitaliser sur le boom économique actuel du CCG, alimenté par la flambée des cours du brut, pour renforcer les échanges commerciaux bilatéraux et consolider sa présence politique et stratégique au Moyen-Orient. La Commission européenne s’attend à ce que le volume des échanges commerciaux entre les 27 membres de l’UE et les six monarchies du CCG double dès la signature de l’accord. Les négociations ont marqué le pas pour diverses raisons, selon M. Steinmeier.
“Le CCG a une structure différente de celle de l’UE. Il ne dispose pas de politiques intégrées, de sorte que chaque étape des négociations doit être approuvée par tous les gouvernements (des pays du Golfe), ce qui rend les négociations plus difficiles”, a-t-il expliqué. Il a ajouté que l’UE était soucieuse de s’assurer que de futurs accords de libre-échange que conclurait le CCG ne se feraient pas à ses dépens. Des progrès préliminaires en vue d’un accord UE-CCG ont été accomplis en 1999 grâce à une décision des monarchies du Golfe d’abolir les barrières douanières au sein du groupe. En 2003, ces monarchies ont lancé la mise en place d’une union douanière et décidé la création d’une union monétaire et d’une monnaie commune dès 2010. En 2006, les échanges UE-CCG se sont élevés à plus de 110 milliards USD. L’UE a ainsi chiffré à 47,4 milliards euros (64,4 milliards USD) ses exportations vers le CCG, qui constitue son 5e client, alors que les pays du CCG ont exporté vers l’UE pour 35,2 mds euros (47,9 mds USD), notamment du brut, des produits pétrochimiques et de l’aluminium, selon des statistiques européennes. Actuellement, le tiers des importations des pays du CCG provient de l’UE. Tous les ministres des Affaires étrangères du CCG participaient à la réunion de Ryad, à laquelle 12 pays de l’UE étaient représentés au niveau ministériel et les 15 autres par des délégués. L’UE a été également représentée par le commissaire au Commerce, Peter Mandelson. Outre cet accord, la conférence a discuté de la conjoncture régionale et de la coopération stratégique entre les deux blocs, ainsi que des questions des droits de l’Homme, du terrorisme, de la non-prolifération des armes de destruction massive et de la sécurité régionale. |
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