Clinton annonce une baisse des prix de médicaments anti-sida pour les pays du Sud

 
 
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L’ancien président américain Bill Clinton, à New York le 3 mai 2007 (Photo : Scott Wintrow)

[08/05/2007 18:35:14] NEW YORK (AFP) Un accord a été trouvé avec des compagnies pharmaceutiques pour réduire dans 66 pays en développement le prix de médicaments anti-sida nouvelle génération, a annoncé mardi à New York Bill Clinton, l’ex-président devenu militant acharné de la lutte contre la maladie.

Le prix des anti-rétroviraux de seconde ligne se trouvera réduit de 25% dans les pays à bas revenus, et de 50% dans ceux à revenus moyens comme la Thaïlande ou le Brésil, au terme d’un accord négocié par la Fondation Clinton avec les fabricants de traitements génériques Cipla et Matrix.

Les traitements de seconde ligne, prescrits aux patients développant une résistance au virus, se révèlent de plus en plus nécessaires, mais ils coûtent actuellement 10 fois le prix des soins de première ligne.

“C’est un fardeau très lourd pour les budgets de la santé des pays, et les gouvernements craignent partout dans le monde de ne pas pouvoir suivre,” a dit M. Clinton à la presse depuis le siège de sa fondation à Harlem. “Notre annonce d’aujourd’hui répond directement à ce défi et établit des bases non seulement pour des traitements ouverts à plus de gens mais aussi plus équitables, plus abordables et plus efficaces”.

L’ancien président a indiqué que sa fondation commencerait à acquérir ces médicaments dès juillet, et ce grâce aux fonds d’Unitaid, Facilité internationale d’achats de médicaments lancée en 2006 par la France avec le Brésil, le Chili, la Norvège, la Grande-Bretagne et financée notamment par une taxe sur les billets d’avion.

L’ancien chef de l’Etat a aussi annoncé une baisse de prix pour une pilule de première ligne de nouvelle génération, nécessitant simplement une prise quotidienne unique, et qui coûterait désormais moins d’un dollar.

Lancée en juillet 2006 aux Etats-Unis, cette pilule est vue comme plus facile à prendre, avec des effets secondaires moindres, et surtout une efficacité plus grande que le traitement moyen prescrit dans un pays en développement. Son coût passerait à 339 dollars par an, soit 45% de moins que le prix actuellement offert dans les pays à faibles revenus.

Seize médicaments anti-rétroviraux au total sont concernés par cet accord.

“Je suis ravi que notre partenariat avec le président Clinton aboutisse à réduire le prix des traitements de seconde ligne, et qu’ils soient proposés aussi bien aux pays à faibles qu’à moyens revenus”, a réagi le ministère français des Affaires étrangères et président d’Unitaid, Philippe Douste-Blazy, dans une déclaration lue à la conférence de presse.

“Chaque personne touchée par le VIH a droit aux médicaments les plus efficaces, et Unitaid vise à s’assurer qu’ils sont abordables pour tous les pays en développement”, a-t-il ajouté.

En mars, la Fondation et Unitaid avaient lancé un appel aux industries pharmaceutiques pour la fourniture de soins de seconde ligne. Cipla et Matrix, qui y ont répondu, ont notamment prévu d’engager des mesures de réduction des coûts de production, selon la Fondation Clinton.

Bill Clinton s’en est pris mardi aux compagnies refusant de mettre à disposition leurs brevets pour permettre de fabriquer des produits génériques accessibles aux pays du Sud.

“Aucune compagnie ne mourra jamais du prix élevé des médicaments anti-sida dans les pays à revenus moyens, mais les patients eux peuvent en mourir”, s’est-il indigné. “Je crois en la propriété intellectuelle… mais cela ne doit pas nous empêcher de fournir des médicaments essentiels et sauvant des vies à ceux qui en ont besoin dans les pays à faibles et moyens revenus”.

 08/05/2007 18:35:14 – © 2007 AFP