Les USA ne “laissent pas tomber” Wolfowitz, les Européens veulent en finir

 
 
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Le président de la Banque Mondiale Paul Wolfowitz lors d’une conférence de presse, le 2 mai 2007 à Bruxelles (Photo : Gérard Cerles)

[09/05/2007 18:04:38] WASHINGTON (AFP) Les Etats-Unis ont réaffirmé mercredi leur soutien au président de la Banque mondiale Paul Wolfowitz, qui veut plus de temps pour répondre aux accusations de népotisme dont il fait l’objet, mais les Européens veulent en finir rapidement.

“Nous le soutenons toujours entièrement”, a déclaré le porte-parole de la présidence américaine Tony Snow, à bord de l’avion présidentiel Air Force One.

Il était interrogé sur des déclarations faites la veille et interprétées comme une prise de distance de la Maison Blanche vis-à-vis de l’ancien numéro 2 du Pentagone.

Mardi, M. Snow avait éludé une question de la presse qui lui demandait si le président George W. Bush continuait à insister pour que M. Wolfowitz reste à la tête de la Banque mondiale.

“Les discussions en ce moment ne se tiennent pas entre l’administration américaine et la Banque mondiale, elles se tiennent entre M. Wolfowitz et la Banque mondiale et je crois qu’il est approprié de laisser le processus se dérouler plutôt que d’essayer de nous en mêler”, avait dit M. Snow.

“Cela ne revient pas à laisser tomber Paul Wolfowitz”, a-t-il estimé mercredi.

L’administration Bush, responsable de la nomination de son ancien faucon à la tête de l’institution multilatérale en juin 2005, estime que M. Wolfowitz doit avoir davantage de temps pour répondre aux accusations dont il fait l’objet.

Dans un rapport transmis dimanche à l’intéressé, le comité d’éthique de la Banque mondiale a conclu “sans ambiguïté que M. Wolfowitz n’avait pas respecté les règles”, en demandant personnellement l’avancement de sa compagne, Shaha Riza, également employée de l’institution, selon une source européenne.

Le comité a donné 48 heures à M. Wolfowitz pour répondre, mais son avocat Robert Bennett s’est offusqué de ce traitement jugé “terriblement injuste” et demandé mardi un délai d’au moins cinq jours.

M. Wolfowitz “mérite un processus équitable, plutôt qu’un jugement hâtif”, a également jugé Brookly McLaughlin, porte-parole du secrétaire américain au Trésor Henry Paulson.

“Cela veut dire suffisamment de temps pour examiner le rapport du comité ad hoc et y répondre, et suffisamment de temps pour que le comité ad hoc prennent en compte cette réponse”, a-t-elle ajouté.

Implicitement, M. Wolfowitz et ses soutiens demandent que le conseil d’administration de la Banque n’examine pas avant la semaine prochaine l’ensemble des documents, et non pas cette semaine, comme attendu.

Mais plusieurs pays européens représentés au conseil d’administration ne veulent pas attendre.

“Nous souhaitons que le conseil d’administration se réunisse rapidement pour se prononcer sur la base de ce rapport et des observations que pourrait faire M. Wolfowitz”, a réagi mercredi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi.

“Notre souci est d’assurer le bon fonctionnement de la Banque mondiale, dans le cadre de sa mission au service du développement et de la lutte contre la pauvreté”, a-t-il souligné, faisant référence à la paralysie qui a gagné l’institution depuis le début de cette affaire, il y a un mois.

Mardi, le ministre néerlandais des Finances Wouter Bos avait également estimé que le rapport du comité d’éthique, qui n’a pas encore été rendu public, augmentait la pression sur Paul Wolfowitz pour qu’il démissionne.

 09/05/2007 18:04:38 – © 2007 AFP