La Fed laisse une fois de plus son taux directeur inchangé à 5,25%

 
 
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Siège de la Réserve fédérale américaine à Washington (Photo : Karen Bleier)

[09/05/2007 19:33:26] WASHINGTON (AFP) La Réserve fédérale américaine a comme prévu laissé son taux directeur inchangé mercredi à 5,25%, se montrant confiante sur les chances d’un atterrissage en douceur de l’économie malgré le ralentissement de la croissance et l’inflation toujours un peu trop élevée.

“La croissance économique a ralenti dans la première partie de cette année”, a souligné d’entrée de jeu la banque centrale dans son communiqué.

Autre modification par rapport à la précédente réunion, la banque a estimé que l'”inflation de base reste un peu élevée” — au lieu de dire qu’elle “semble” un peu élevée.

Pour le reste la banque a publié un communiqué rigoureusement identique par rapport à celui de la réunion du 21 mars. C’est la septième fois consécutive que la banque centrale préférait le statu quo.

Wall Street a semblé hésiter après ces propos. Les indices ont d’abord progressé légèrement avant de tomber dans le rouge, puis de se stabiliser. L’euro reculait légèrement à 1,3533 dollar contre 1,3542 dollar mardi soir.

Les analystes eux aussi étaient prudents sur les leçons à tirer de cette décision a minima.

“En cours d’année, la Fed voudra procéder à une petite baisse des taux, pour garantir l’atterrissage en douceur de l’économie”, a estimé Joseph LaVorgna de Deutsche Bank.

Ce communiqué réitère la conviction de la banque centrale que les maux qui touchent aujourd’hui l’économie américaine –croissance trop faible et inflation trop élevée– ne dureront pas.

“La Fed est assez contente parce que l’économie a ralenti, ce qui était son but, et que cela commence à faire baisser l’inflation”, a estimé Avery Shenfeld de CIBC World Markets.

Mais “la Fed n’a pas changé la formulation de sa prévision de croissance, elle reste plus confiante qu’on pourrait penser”, a noté l’analyste.

Du côté de l’expansion en effet, la banque centrale a assuré que “l’économie devrait croître à un rythme modéré dans les trimestres à venir”. Cela signifie que la croissance anémique de 1,3% enregistrée au premier trimestre (en rythme annuel) était une anomalie qui ne se répètera pas.

Cela signifie aussi que l’économie réussira à surmonter la crise de l’immobilier résidentiel, qui traverse une période “d’ajustement” selon la banque centrale. Le principal risque de cette crise est qu’elle ampute le pouvoir d’achat des ménages, et que le moteur de la consommation ne vienne à caler.

Les jours à venir permettront d’y voir plus clair sur ce point, avec notamment la publication jeudi du déficit commercial et vendredi des ventes de détail.

Du côté de l’inflation, la Fed a répété que cela restait sa “préoccupation prédominante”, mais qu’elle tablait sur une modération des pressions à terme.

Depuis plusieurs mois maintenant l’inflation annuelle évolue au-dessus de 2%, dépassant le seuil de tolérance de la Fed. Il n’y a toutefois pas d’emballement, et les derniers chiffres ont été encourageants — notamment l’assagissement du coût du travail.

La Fed a mis un bémol toutefois en soulignant le taux élevé d’utilisation des ressources (salariés et entreprises). C’est une façon de mettre en avant les risques de hausse des salaires qui pourraient découler du faible taux de chômage.

On peut toutefois noter que la Fed n’a pas fait mention du ralentissement des embauches noté le mois dernier (88.000 embauches seulement), ce qui est une autre marque d’optimisme, en laissant supposer qu’il s’agissait d’un accident passager à ses yeux.

 09/05/2007 19:33:26 – © 2007 AFP