[09/05/2007 11:55:37] FRANCFORT (AFP) L’excédent commercial de l’Allemagne a augmenté plus fortement que prévu en mars, mais le moteur des exportations s’est essoufflé sur l’ensemble du premier trimestre à cause de l’euro fort. L’excédent commercial s’est affiché à 18,4 milliards d’euros en mars, contre 14,2 milliards en février, selon des données provisoires publiées mercredi par l’Office fédéral des statistiques. Les chiffres sont meilleurs que prévu puisque les analystes interrogés par l’agence d’informations financières Thomson Financial tablaient sur un excédent de 15,4 milliards d’euros. Dans le détail, les exportations ont progressé de 8,1% en mars sur un mois à 83,9 milliards d’euros, plus fortement que les importations (65,5 milliards, en hausse de 3,1% sur un mois). En données corrigées des variations saisonnières, privilégiées par les analystes, les chiffres sont beaucoup moins flatteurs puisque les exportations ont reculé de 1,4% sur un mois. Par rapport à mars 2006, toujours en données corrigées des variations saisonnières, les exportations ont augmenté de 9,3%, contre une hausse de 4,6% seulement pour les importations, a précisé l’Office. Une nouvelle fois, l’Allemagne a exporté le plus gros de ses biens en zone euro (37,2 milliards d’euros, +10,3% sur un an). Mais la progression la plus forte s’est effectuée vers les pays de l’Union européenne hors zone euro (+14,1% sur un an à 18,4 milliards). Les groupes allemands sont traditionnellement très bien positionnés en Europe centrale et de l’Est. L’excédent des comptes courants de la première économie de la zone euro s’est de son côté élevé à 17,2 milliards d’euros en mars, contre 8,5 milliards un mois plus tôt. C’est là aussi mieux que prévu, les analystes anticipant un excédent de 10 milliards d’euros. Sur l’ensemble du premier trimestre, le bilan est moins satisfaisant. Les exportations ont reculé de 0,7% par rapport à un dernier trimestre 2006, il est vrai très robuste. Les importations ont progressé parallèlement si bien que le commerce extérieur devrait pour la première fois depuis longtemps avoir un impact négatif de l’ordre de 1 point de pourcentage sur la croissance. “Les données disponibles suggèrent que le PIB de l’Allemagne a progressé de 0,3% au premier trimestre par rapport au trimestre précédent”, calcule Sylvain Broyer, analyste chez Ixis-cib. La première économie de la zone euro devrait subir un sérieux coup de frein puisque le PIB avait bondi de 0,9% au dernier trimestre 2006. Le commerce extérieur et la consommation privée, plombée par la hausse de la TVA, ont pesé sur la croissance sur la période janvier-mars, mais ils ont été contrebalancés notamment par la forte hausse des investissements des entreprises, renchérit Matthias Rubisch de la Commerzbank, qui attend une croissance de 0,2% au premier trimestre. “Les exportations ne devraient plus progresser à un rythme supérieur à 10% dans les prochains mois. Le ralentissement de l’économie américaine et la hausse de l’euro vont peser sur la hausse des exportations”, estime-t-il. Selon lui, l’appréciation de l’euro face au dollar et au yen devrait à elle seule avoir un impact négatif de l’ordre de 1,5% sur les exportations cette année. |
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