Sept administrateurs judiciaires au chevet du groupe Affès

 

affes165.jpgSept
experts comptables ont été chargés par le Tribunal de première instance de
Sfax d’élaborer un plan de redressement des cinq entreprises de la famille
Affès

Entamée depuis quelques mois, la lente –mais sûre- descente aux
enfers du groupe Affès a finalement trouvé son aboutissement normal, donc,
inévitable : le Tribunal de première instance de Sfax vient, en effet, de
décider la mise sous administration judiciaire du groupe appartenant à
Abdessalem Affès, et spécialisé dans la production de pâtes alimentaires,
de l’alimentation animale et de l’emballage.
 

Le tribunal a également désigné sept administrateurs judiciaires.
Ce véritable «commando de choc» est composé de MM. Abderraouf Ghorbel,
Tijani Chaabane, Jallel Haddad, Mokhliss Laajili et Mohamed Sellami –en
charge chacun d’une des cinq sociétés du groupe- auxquels s’ajoutent MM.
Salah Dhibi et Nabil Abdellatif, en tant que coordinateurs. Ce véritable
«commando de choc» s’est vu confier par le tribunal la mission d’élaborer un
plan de redressement du groupe. 

La situation du groupe, dont l’endettement s’élève à 200 millions
de dinars, s’est sensiblement dégradée au cours des derniers mois. Au point
que le groupe a du reconnaître son incapacité à honorer la dernière échéance
de l’emprunt contracté en 2001. Finalement le versement de 1.177.000 DT,
normalement due le 20 décembre 2006, n’a eu lieu que début février 2007. On
a alors pu croire le groupe tiré d’affaire, mais, en fait, le remboursement
de la dernière tranche de l’emprunt de 2001 n’était qu’une brève embellie,
avant la tempête. 

Certes, un communiqué du groupe Affès, en date du 9 janvier 2007,
annonçant une augmentation du capital de Flexoprint, de 14 à 20 millions de
dinars, a pu faire illusion et nourrir l’espoir d’une sortie de crise. Mais
cette première tentative d’augmenter le capital n’a pu être concrétisée,
puisque la première tranche qui devait être libérée quinze jours après l’annonce
officielle de l’opération, ne l’a jamais été. Idem pour la deuxième
tentative, lancée en avril dernier.

En effet, une
assemblée générale extraordinaire, annoncée pour le 5 mai 2007, devait
statuer sur l’augmentation du capital des Couscousseries du Sud (CDS).
Celle-ci –d’un montant de 30 millions de dinars- devait se faire en
numéraire et être «réservée au profit des tiers, avec suppression du droit
préférentiel de souscription des anciens actionnaires». On avait, en
l’occurrence, parlé de partenaires étrangers, notamment Italiens et Libyens.
Finalement, l’augmentation n’a pas eu lieu, rendant inévitable le
déclenchement de la machine judiciaire.