[09/05/2007 22:40:48] GENEVE (AFP) Les pays émergents rattrapent les Etats-Unis au classement mondial des économies les plus compétitives de la planète établi jeudi par l’institut suisse IMD, qui redoute des tensions protectionnistes de la part des pays les plus avancés. L’économie américaine reste en tête du classement, mais 40 des 55 pays étudiés par l’IMD de Lausanne dans son rapport 2007 sur la compétitivité mondiale se rapprochent des performances de la première puissance du globe. On retrouve parmi eux les dragons d’Asie (Singapour et Hong Kong aux 2e et 3e places, la Chine est 15e et l’Inde 27e), les pays d’Europe du Nord mais aussi bon nombre d’anciens pays du bloc soviétique. L’IMD calcule depuis une vingtaine d’années son propre indice de croissance de la compétitivité, qui révèle que la Chine comme l’Inde ont progressé chaque année en moyenne 2,5% plus vite que les Etats-Unis sur la période 1997-2007. Quant à la Russie, si elle se situe dans le bas dans le classement, à la 43e place, sa progression est la plus rapide du monde, à près de 5%. L’indice est calculé à partir de 323 critères qui évaluent les performances d’un pays en matière économique mais aussi administrative et sociale (infrastructures, éducation, santé, technologie…). Les deux-tiers de la note proviennent de statistiques pures (PIB, investissement, commerce) et pour un tiers des résultats d’une enquête d’opinion auprès de 3.700 dirigeants du monde des affaires. A l’inverse, d’autres pays émergents, notamment en Amérique latine (Brésil, Mexique), et de grandes économies européennes comme la France, l’Espagne et l’Italie, ont perdu du terrain ces dix dernières années par rapport à l’Amérique. Le rattrapage des pays développés “pourrait entraîner un recours accru aux mesures protectionnistes en Europe et aux Etats-Unis”, s’inquiète Stéphane Garelli, l’un des auteurs du rapport. “En 2007 et au-delà, les relations économiques seront plus tendues que jamais, à mesure que les pays émergents deviennent des puissances émergentes et bouleversent l’ordre établi”, prévoit-il, tout en s’attendant à une multiplication des recours devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Des barrières “plus subtiles” en matière d’environnement, de protection de la propriété intellectuelle ou encore de droits sociaux risquent de faire leur apparition, selon lui. Les pays industrialisés auront également de plus en plus de mal à tolérer la perte de joyaux économiques aux mains de pays émergents, comme on a pu le voir déjà avec la polémique provoquée par le rachat du métallurgiste européen Arcelor par l’indien Mittal. Durant la seule année 2007, l’Allemagne a réalisé la meilleure progression, gagnant 9 places pour s’inscrire au 16e rang mondial. L’Afrique du Sud a en revanche essuyé le plus gros recul, perdant 12 places pour retomber en 50e position du fait d’un taux de chômage élevé, de ses problèmes sociaux et politiques et du mauvais état de ses infrastructures. Les Etats-Unis ont quant à eux continué à perdre des points en matière d’efficacité administrative, de marché du travail, de gestion des entreprises, d’environnement et de système de soins. Voici le classement 2007 de la compétitivité des principales économies de la planète selon l’institut suisse IMD et leur variation par rapport à l’année précédente: Les 20 premiers: 1: Etats-Unis (=) 2: Singapour (+ 1) 3: Hong Kong (- 1) 4: Luxembourg (+ 5) 5: Danemark (=) 6: Suisse (+ 2) 7: Islande (- 3) 8: Pays-Bas (+ 7) 9: Suède (+ 5) 10: Canada (- 3) 11: Autriche (+ 2) 12: Australie (- 6) 13: Norvège (- 1) 14: Irlande (- 3) 15: Chine (+ 3) 16: Allemagne (+ 9) 17: Finlande (- 7) 18: Taiwan (- 1) 19: Nouvelle Zélande (+ 3) 20: Royaume-Uni (=) Parmi les autres grandes économies: 24: Japon (- 8) 27: Inde ( = ) 28: France (+ 2) 42: Italie (+ 6) 43. Russie (+ 3) 48: Turquie (- 5) 49: Brésil (- 5) 50: Afrique du Sud (- 12) 54: Indonésie (- 2) |
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