[10/05/2007 05:31:06] WASHINGTON (AFP) Le conseil d’administration de la Banque mondiale a accordé une semaine supplémentaire à Paul Wolfowitz pour répondre aux accusations de népotisme dont il fait l’objet et qui menacent son maintien à la tête de l’institution multilatérale. “Les administrateurs se sont réunis aujourd’hui pour considérer une demande du président d’avoir plus de temps pour commenter le rapport intermédiaire du groupe ad hoc, qui lui a été remis le 6 mai”, a indiqué la Banque dans un communiqué publié mercredi soir. “Ils ont informé le président qu’ils acceptaient la recommandation du groupe d’étendre au soir du 11 mai la période prévue pour ses derniers commentaires”, a ajouté l’instution multilatérale. En recevant dimanche soir le rapport du comité désigné pour examiner les accusations portées contre lui, M. Wolfowitz s’était vu octroyer deux jours pour y répondre. Il avait ensuite demandé au moins cinq jours de délai pour les examiner. “Les administrateurs ont informé le président qu’il aurait la possibilité de les rencontrer mardi 15 mai après-midi pour exprimer son point de vue en personne s’il le souhaite”, est-il précisé, ce qui porte à une semaine le délai supplémentaire accordé à l’intéressé. M. Wolfowitz se défend actuellement contre des appels à la démission après la révélation de son intervention personnelle pour que sa compagne, employée de la Banque mondiale, obtienne une augmentation de salaire substantielle en même temps qu’un détachement au département d’Etat. Dans son rapport, le comité ad hoc a conclu “sans ambiguïté que M. Wolfowitz n’avait pas respecté les règles”, en demandant personnellement l’avancement de Shaha Riza, employée au service communication de l’institution, selon une source européenne. A partir de la nouvelle échéance fixée mercredi, les administrateurs “prendront en considération toutes les informations disponibles et parviendront à une décision”, a souligné la Banque, dans le communiqué. Cette affaire, qui dure depuis un mois, divise les 24 membres du conseil d’administration. Les Etats-Unis ont réaffirmé mercredi leur soutien à M. Wolfowitz, ancien numéro deux du Pentagone, tandis que les Européens veulent en finir rapidement. L’administration Bush, responsable de la nomination de son ancien faucon à la tête de l’institution multilatérale, estime que M. Wolfowitz doit avoir davantage de temps pour répondre aux accusations dont il fait l’objet. “Cela veut dire suffisamment de temps pour examiner le rapport du comité ad hoc et y répondre, et suffisamment de temps pour que le comité ad hoc prennent en compte cette réponse”, a détaillé Brookly McLaughlin, porte-parole du secrétaire américain au Trésor Henry Paulson. Mais la France a manifesté mercredi son impatience. “Nous souhaitons que le conseil d’administration se réunisse rapidement pour se prononcer sur la base de ce rapport et des observations que pourrait faire M. Wolfowitz”, a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi. “Notre souci est d’assurer le bon fonctionnement de la Banque mondiale, dans le cadre de sa mission au service du développement et de la lutte contre la pauvreté”, a-t-il souligné, faisant référence à la paralysie qui a gagné l’institution depuis le début de cette affaire. Mardi, le ministre néerlandais des Finances Wouter Bos avait estimé que le rapport du comité d’éthique, qui n’a pas encore été rendu public, augmentait la pression sur Paul Wolfowitz pour qu’il démissionne. |
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