[10/05/2007 11:20:32] PARIS (AFP) La production industrielle a résisté et le déficit commercial s’est réduit en mars, laissant espérer une croissance solide au moins pour le premier trimestre, alors que le nouveau président de la République, Nicolas Sarkozy, s’apprête à prendre ses fonctions. Le déficit commercial français publié jeudi par les Douanes, de -1,649 milliard d’euros en mars (-2,354 milliards en février), est le plus faible déficit mensuel depuis septembre 2006. Dans la foulée, l’Insee faisait état d’une production industrielle en hausse de 0,2% le même mois, une performance peu remarquable en elle-même mais qui fait suite à une forte hausse en février (1,2%). Au total, au premier trimestre, la production industrielle a augmenté de 1% par rapport au dernier trimestre de 2006 et “la seule production manufacturière (qui exclut l’énergie et l’agroalimentaire) a augmenté de 1,9%, un chiffre pas mauvais du tout”, selon l’économiste Nicolas Bouzou, du cabinet Asterès. Même le recul de la production automobile (-2,4%), secteur en difficulté depuis de nombreux mois, n’inquiète pas Mathieu Kaiser (BNP Paribas) qui y voit “une correction après la performance très positive de janvier-février” et pense que “pour ce secteur, le creux pourrait être derrière nous”. Nicolas Sarkozy va donc “prendre ses fonctions dans une conjoncture économique plutôt favorable”, selon M. Bouzou. La Commission européenne a d’ailleurs relevé il y a quelques jours ses prévisions de croissance pour la France cette année, à 2,4% contre 2,2% précédemment. Encore plus optimiste, Philippe Waechter, de Natexis asset management, estime que la bonne performance de la production industrielle permet d’imaginer une croissance du produit intérieur brut de 0,8% au premier trimestre et comprise en 2007 “entre 2,4 et 2,6% dans un environnement européen très porteur”. Marc Touati, de l’Association pour la connaissance et le dynamisme économique (ACDE) est plus circonspect. Certes, reconnaît-il, “du point de vue des statistiques économiques, le quinquennant de Nicolas Sarkozy commence plutôt bien, mais sans euphorie”. Sur le front du commerce extérieur, “l’appréciation excessive de l’euro et le ralentissement à venir de la croissance eurolandaise ne manqueront pas de limiter nos exportations à partir de l’été prochain”, tandis que les importations resteront soutenues. M. Bouzou, moins optimiste pour le commerce extérieur que pour l’industrie, rappelle que la bonne tenue des exportations en mars a été liée à “la vente d’Airbus, de satellites et à d’autres contrats plus dépendants des négociations entre gouvernants que de la compétitivité intrinsèque des pays” et que le recul des importations “tient sans doute au mouvement social ayant bloqué l’accès des tankers au port de Marseille”. Au fond, prédit ce conjoncturiste, “le premier trimestre 2007 et le début du deuxième marquent probablement un pic de croissance pour la France”. D’accord avec cette analyse, M. Kaiser rappelle également le risque que le ralentissement de l’économie américaine pourrait faire peser sur la production industrielle française, et ce “à partir du troisième trimestre”. Reste à “savoir si les nouveaux dirigeants du pays sauront prendre très vite les mesures qui s’imposent pour redonner confiance aux entreprises sans détériorer le climat social”, avertit M. Touati pour qui, en fonction de la réponse, “la croissance économique globale peut soit atteindre 2,5% en 2007 soit repasser très vite sous les 2%”. |
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