[11/05/2007 16:31:32] MONTREAL (AFP) Le groupe canadien Thomson Corp, qui veut racheter le Britannique Reuters, a annoncé vendredi la vente de ses publications éducatives pour 7,75 milliards de dollars américains, engrangeant ainsi de l’argent frais pour financer son opération. Thomson Corp a indiqué dans un communiqué être parvenu à un accord avec la société d’investissement britannique Apax et le fonds de pension canadien Omers pour la vente de Thomson Learning et Nelson Canada, pour 7,75 milliards de dollars américains. Le Canadien, spécialisé notamment dans l’information financière et les publications juridiques en ligne, avait mis en vente l’automne dernier Thomson Learning et les analystes s’attendaient à ce que l’opération puisse lui rapporter jusqu’à 6 milliards de dollars. Cet argent sera crucial pour Thomson Corp qui a confirmé mardi vouloir acheter Reuters pour environ 8,6 milliards de livres (17 milliards de dollars américains), avec l’assentiment de la direction de son concurrent britannique, dans le but d’égaler le géant du secteur, l’Américain Bloomberg. La vente de Thomson Learning, spécialisé dans les manuels d’enseignement supérieur et les livres de référence, consacre le retrait définitif du Canadien du monde de l’édition. Nelson Canada est un éditeur et fournisseur de services éducatifs en ligne. La vente de ses actifs s’inscrit dans la stratégie de Thomson visant à “saisir des occasions cadrant mieux avec sa stratégie de croissance et son modèle d’affaires”, a-t-il indiqué. L’action du groupe gagnait près de 5% à la Bourse de Toronto en mi-journée, où sa capitalisation totalisait 28,7 milliards de dollars canadiens (25,8 milliards USD). Le Canadien, qui est contrôlé par la famille Thomson via sa holding Woodbridge, avait indiqué fin 2006 qu’il comptait se servir des recettes de cette vente pour investir dans l’information financière. Sa division Thomson Financial avait déjà racheté à l’Agence France-Presse en 2006 sa filiale spécialisée dans l’information financière AFX News. Un éventuel ensemble Thomson-Reuters détiendrait 34% du marché mondial de l’information financière, contre 33% au leader actuel du secteur, l’Américain Bloomberg, selon les derniers chiffres du spécialiste Inside Market Data. La part de marché de Thomson est actuellement de 11% et celle de Reuters de 23%. Mais des analystes doutent du succès cette fusion, en raison des problèmes de concurrence qu’elle pose. Le secteur est en pleine ébullition depuis l’annonce, la semaine dernière aux Etats-Unis, d’une offre publique d’achat de 5 milliards de dollars par News Corp, le groupe de Rupert Murdoch, sur Dow Jones, propriétaire de l’agence du même nom et du quotidien Wall Street Journal. Thomson était au départ un empire de presse, qui a compté jusqu’à 200 journaux dans les années 1970, dont le Times de Londres, mais qui s’est considérablement diversifié dans les années 1990, tout en prenant un virage électronique décisif. La famille Thomson ne conserve aujourd’hui qu’une participation de 40%, via Woodbridge, dans le grand quotidien canadien The Globe and Mail. Basé à Toronto mais dirigé de Stamford, au Connecticut (nord-est des Etats-Unis), Thomson a enregistré en 2006 un bénéfice net de 1,1 milliard de dollars américains et un chiffre d’affaires de 6,6 milliards de dollars. Il tire 46% de ses recettes du secteur juridique, contre 30% de l’information financière. Il vend aussi des logiciels et des services-conseil aux professionnels des secteurs scientifique, de la comptabilité et de la fiscalité, ainsi que de la santé. |
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