[11/05/2007 15:48:25] PARIS (AFP) Les industriels européens de l’espace se préparent à la redistribution des cartes du programme Galileo, que doit annoncer Bruxelles mercredi, face à leur incapacité à financer le développement de ce système de navigation par satellite. La Commission européenne privilégie un financement public par l’Union européenne et l’agence spatiale européenne (ESA) de “la construction de l’infrastructure dans son entièreté”, soit 30 satellites de navigation destinés à assurer l’indépendance de l’Europe face au GPS américain. Dans l’attente de l’annonce des nouveaux choix de Bruxelles, certains industriels se réjouissent d’une “clarification des responsabilités”, tandis que d’autres estiment “qu’il ne faudrait pas tout casser de ce qui a déjà été fait sur le plan technique et industriel”. Beaucoup parmi les huit industriels choisis en 2005 pour assurer une concession de réalisation puis d’exploitation, s’attendent à son annulation. Le groupe des huit, EADS-Astrium, le français Thales et Alcatel Alenia Space qu’il vient de reprendre, l’italien Finmeccanica, les espagnols Aena et Hispasat, le britannique Inmarsat et l’allemand TeleOp, associe des fabricants de satellites (EADS, Alcatel) et des opérateurs (Inmarsat, Aena, Hispasat). Les opérateurs de satellites sont les plus enclins à se déclarer en vue d’obtenir une nouvelle concession d’exploitation, une fois passée la phase risquée des investissements. “Nous croyons à Galileo et nous pensons toujours pouvoir jouer un rôle effectif dans son exploitation”, a ainsi déclaré à l’AFP un porte-parole du britannique Inmarsat. De son côté le PDG de l’opérateur Eutelsat, qui avait renoncé en 2004 compte tenu “des engagements financiers et des risques”, présente Eutelsat comme “un candidat idéal pour gérer le programme ou apporter des services complémentaires”. Du côté des fabricants, EADS Astrium comme Thales Alenia Space (repreneur d’Alcatel-Alenia) se refusaient vendredi à tout commentaire avant le 16 mai. L’Union européenne avait forcé en 2005 l’union de deux consortia rivaux de quatre industriels conduits par EADS et Alcatel, “ce qui n’a pas favorisé un avancement rapide”, déclarait jeudi le directeur financier d’EADS Hans-Peter Ring. Les anciens rivaux ont coopéré depuis le début du programme sur deux satellites expérimentaux: “Giove A” a été lancé fin 2005, “Giove B” est retardé à fin 2007 pour des raisons techniques. “Le plus gros danger serait de tout remettre en cause, même si EADS-Astrium et Thales Alenia Space retrouvent leur liberté”, estime une source industrielle. La poursuite de la coopération industrielle est urgente, car avant même Galileo, attendu “au mieux en 2012” selon des industriels, il faudra valider EGNOS (système d’amélioration des performances GPS au-dessus de l’UE) et attribuer son exploitation en 2010 pour améliorer l’approche des aéroports. La négociation industrielle avec l’ESA va se doubler d’un débat entre Etats sur l’implantation des installations au sol, une implication politique dénoncée cette semaine par le coprésident allemand d’EADS Tom Enders. Déjà, selon une source industrielle, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne mettent leur financement en balance avec le maintien des centres de contrôle qui leur ont été promis en 2005, et tout Midi-Pyrénées monte au créneau pour garder le siège social à Toulouse. L’UE et l’ESA ont déjà financé Giove A et B et une constellation de quatre satellites tests qui suivra (pour 1,5 milliard d’euros). Ils devront reprendre la part des industriels (environ 2,5 milliards sur 3,5) pour la réalisation et le déploiement des 26 autres satellites. |
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